Modifié

L'art du manga se dévoile dans l'exposition "Pop Art mon Amour"

Affiche de l'exposition "Pop Art, mon amour" [ailleurs.ch]
Pop art mon amour: Européens ou Japonais, tous hybrides ? / Nectar / 32 min. / le 20 octobre 2016
La Maison d'ailleurs à Yverdon-les-Bains présente jusqu'au 30 avril 2017 "Pop Art mon Amour". L'exposition explore l'esthétisme nippon grâce aux oeuvres de Yokoo, le "Warhol du Japon" ou encore Tezuka, le "Dieu du manga".

L'exposition expose deux stars japonaises: l'auteur de mangas Osamu Tezuka et l'artiste et affichiste Tadanori Yokoo. Tous deux s'inspirent des références occidentales et japonaises depuis des décennies, et questionnent nos identités mondialisées. Il s'agit d'une réflexion sur l'art et la manière de ces artistes japonais qui ont fait résonner le Pop Art américain ou la science-fiction avec l'esthétique nippone (emakimono, ukiyo-e).

Depuis Goldorak, Candy, et l’arrivée en trombe des mangas dans la vie de nos enfants, on ne peut en effet pas échapper à une réflexion sur toute la richesse de cet univers culturel, souvent méconnu.

>> A voir: Visite de l'exposition "Pop Art mon Amour" à travers quelques affiches de Tezuka, Yokoo et de la collection de la Maison d'Ailleurs. :

Pop Art Mon Amour, l'exposition
Pop Art Mon Amour, l'exposition / RTSculture / 2 min. / le 23 octobre 2016

Au coeur de l'atelier de Tadanori Yokoo

Jonas Pulver s'est rendu dans l'atelier de Tadanori Yokoo à Setagaya, dans la banlieue chic de Tokyo pour prendre le thé, discuter et manger quelques sembés, ces biscuits secs japonais. Jeune garçon de 80 ans, casquette rouge, baskets et un t-shirt David Bowie, Tadanori Yokoo  raconte avec générosité son enfance passée à copier des images, des étiquettes de vêtements et des motifs de tissu dans l'entreprise où travaillait son père.

Plus tard il devient graphiste, pour le journal de Kobé, puis pour une agence de publicité, avant de déménager à Tokyo, au début des années 1960. C'est là qu'il commence à produire les affiches qui l'ont rendu célèbre.

A l'époque, il travaille pour le théâtre d'avant-garde. Il évolue dans des cercles d'artistes et d'intellectuels commes les cinéastes Akira Kurosawa et Nagisa Oshima, plus tard le couturier Issey Miyake. Et puis il y a bien sûr l'écrivain Yukio Mishima, génie de la littérature, écrivain nationaliste et en même temps très admiré, très écouté d'une partie des étudiants de la gauche.

Une enfance marquée par la guerre

Derrière l'explosion des couleurs, ce sont des thèmes très profonds que Tadanori Yokoo convoque dans ses oeuvres. Il insiste souvent sur l'angoisse, la mélancolie, l'inquiétude qui l'habitent, au travers de l'exubérance qui caractérise son travail.

La source de cette mélancolie, c'est son enfance marquée par la guerre, par la mort, par la perte d'êtres chers. C'est à la fois un traumatisme, mais qui définit aussi son rapport à l'existence, et à la liberté de changer, de se transformer.

Martine Béguin / Jonas Pulver / mh

"Pop art mon amour", une exposition à découvrir à la Maison d'ailleurs, à Yverdon-les-bains, jusqu'au 30 avril 2017.

Publié Modifié