Les différences entre la Suisse romande et alémanique à l’heure de payer son billet d’entrée sont frappantes. Dans les musées publics romands, moins d'un visiteur sur quatre, voire moins d'un sur cinq, paie son ticket. Il y a donc environ 80% des visiteurs qui entrent gratuitement, selon l'enquête de RTS Culture diffusée dans le Journal du matin.
En Suisse alémanique, cette proportion est beaucoup plus basse: en moyenne, trois quarts des entrées sont payées. Dans les musées privés, ce chiffre atteint presque neuf sur dix, comme c’est le cas pour les Fondations Gianadda et Beyeler.
Des politiques variables
Ces disparités s’expliquent notamment par la politique pratiquée par les autorités. A titre d’exemple, en Suisse alémanique, "les événements gratuits ne sont pas la règle", explique Philippe Bischoff, responsable de la culture à la Ville de Bâle.
Selon lui, l’idée de la gratuité est "très bonne", mais il reste la question de "qui paye?". "Si l’entrée est gratuite, il doit y avoir un remboursement. Les musées ont besoin d’entrées, c’est très clair."
Evénements gratuits en Romandie
A la différence de la Suisse alémanique, les musées romands ont multiplié ces dernières années les événements gratuits comme des conférences, des débats ou des concerts. A Genève, les "afterworks" du Musée d'art et d'histoire sont par exemple très prisés.
Pour Michel Coté, muséologue canadien, la gratuité des musées a aussi ses défauts. "Il y a un coût réel, et quand vous allez au cinéma vous ne vous imaginez pas que ça va être gratuit. C’est la même chose pour les musées."
Seuls deux musées perdent des visiteurs
Si, globalement, les musées constatent une légère tendance à la baisse de leur fréquentation, les variations peuvent être importantes d'une année à l'autre en fonction des expositions. Par exemple, l’an dernier, la Fondation Beyeler à Bâle a attiré avec Gauguin près d'un demi-million de personnes.
Parmi les neuf institutions contactées par la RTS, seuls le musée de l'Hermitage à Lausanne et le Musée d’art et d’histoire à Genève ont perdu graduellement des visiteurs au cours des cinq dernières années.
Sylvie Lambelet/sbad/jp/ac/fg