Depuis la nuit des temps ils terrifient les villageois du Lötschental, entre la Chandeleur et le mercredi des Cendres. Ce sont les Tschäggätta, des créatures vêtues de peaux et de fourrures qui défilent dans les villages pour effrayer les passants. Brigands déguisés, protestation contre la politique du Valais central, défi aux morts, les origines de cette coutume restent encore bien mystérieuses.
Les visiteurs sont invités à voyager dans ces traditions ancestrales en découvrant ces masques sculptés dans le bois par la famille Rieder-Jerjen qui a mis sa collection à disposition du musée.
Il s'agit d'un patrimoine culturel unique au monde, propre à cette petite vallée nichée dans le Haut-Valais où une famille perpétue la tradition, tout en la préservant d’une vision trop commerciale.
J'exprime dans le bois ce que j'ai dans la tête. Pour cela j'ai besoin d'un burin, d'un marteau, et surtout... de la fantaisie.
Agnès Rieder, son fils et son petit-fils ont façonné des centaines de masques dont les plus emblématiques font trembler les visiteurs du Musée Art et Collections mais aussi les badauds qui oseraient leur passer juste à côté.
Flore Dussey / mcc
Figures masquées du Lötschental
Pendant le Carnaval, les villages du Lötschental sont envahis par les "Tschäggätta", des personnages effrayants couverts de fourrure et portant des masques grimaçants en bois d’arolle.
Ils sont généralement une centaine à parcourir les rues des villages en semant la terreur, tous les jours entre le 3 février, le lendemain de la fête de la Purification de la Vierge, et le Mardi gras à minuit, poursuivant les femmes et les enfants pour leur frotter le visage de leurs gants passés dans la neige. Ainsi le veut la tradition qui remonte à la préhistoire.