Les années 1960 ont été l’âge d’or des typographes suisses. Leurs polices de caractère ont été adoptées par les plus grandes compagnies. Les Parisiens notamment connaissent bien ces polices, utilisées en tant que signalétique dans le métro ou les aéroports d’Orly et de Roissy.
S'affranchir de la doctrine
Les typographes helvétiques doivent leur réussite à leur audace. Ils ont su s'affranchir de la doctrine pour utiliser des caractères plus neutres et plus lisibles. Une lisibilité très recherchée par la publicité en plein essor après la guerre.
Après la guerre, dans les années 50, c'était l'occasion de renouveler le graphisme; ils ont donc apporté ce renouvellement en France.
Résultat: les Suisses s’imposent partout en France. En 1959 par exemple, le magazine "ELLE" fait appel au Zurichois Peter Knapp pour prendre sa direction artistique. Passionné par les lignes, Peter Knapp va jusqu’à les mettre en scène sur les photos.
Le triomphe modeste
Ces typographes comme Hans-Jürg Hunziker ou le Neuchâtelois Jean Mentha nous laissent comme héritage leur passion pour la minutie et leur modestie: on en oublierait presque que le Tout-Paris les courtisait et surtout qu’ils ont participé à plusieurs révolutions dans le monde de l’écriture.
Miroslav Mares/mh
>> "Les Suisses de Paris, graphisme et typographie", jusqu'au 19 mars 2017 au Musée des arts appliqués de Zurich (Museum für Gestaltung)