Mais pourquoi Berne? La question était sur toutes les lèvres lorsqu'on apprenait en 2014 que Cornelius Gurlitt, marchand d'art munichois, léguait son importante collection au Musée des Beaux-Arts de Berne. Il s'agit d'une collection de 1500 oeuvres, des toiles et des dessins prestigieux, mais sujets à caution, puisqu'une partie d'entre eux avaient été volées par les Nazis.
Une enquête pour comprendre
Un choix qui n'est pas dû au hasard: on savait que le collectionneur munichois était en relation avec le galeriste bernois Kornfeld. Les auteurs de cette enquête, trois journalistes de la place, montrent qu'avant lui, d'autres marchands bernois étaient en affaire avec le père du collectionneur münichois.
Pour Michael Feller, co-auteur du livre "Le complexe Gurlitt", il était important de montrer que Berne occupe une place sur la carte de l'art volé et du marché de l'art douteux. "Nous avons montré qu'il y a eu à Berne plusieurs cas de commerce de tableaux douteux", explique-t-il au micro de la RTS.
Mais l'arrivée de la collection Gurlitt au Kunstmuseum de Berne est avant tout liée à sa relation avec le galeriste Kornfeld, une relation intense pendant plus de 20 ou 30 ans, précise Michael Feller.
Cela ne veut pas dire qu'il y ait eu une livraison chaque année, mais on peut dire que Eberhard W. Kornfeld était le plus important marchand d'art de Cornelius Gurlitt. Il a plusieurs fois livré des tableaux, qui ont été ensuite vendus aux enchères, à Berne.
Des ventes pour un montant total de 1 million 300 mille francs. Pour Michael Feller, Eberhard W. Kornfeld n'a pas mal agi en vendant des tableaux de Gurlitt et que le Musée des Beaux-Arts de Berne a bien fait d'accepter cet héritage en décembre dernier. Même s'il l'a plutôt fait avec une certaine réticence.
Sylvie Lambelet/mcc