Le photographe Vincent Perez propose un travail sur une question qui le taraude: l'identité et les identités. C'est la question de sa vie, elle est au coeur même de son ADN. Vincent Perez est suisse, enfant d'émigrés - son père est espagnol, sa mère est allemande. Il vit en France avec sa femme née à Dakar, d'une mère bretonne et d'un père sénégalais.
Vincent Perez s'est longtemps cherché. L'an dernier, il a réalisé "Seul dans Berlin", un film pour, dit-il, "mettre de l'ordre dans la mémoire de sa famille".
"Identités", un travail sur les origines
Les photographies de Vincent Perez sont des portraits de Congolais et de Russes. Ce sont des moyens et grands formats très colorés et pleins de vie, pour ce qui est de la communauté congolaise à Paris. Les portraits de Russes de Russie beaucoup plus sobres sont plus emprunts de mélancolie.
Moi-même ayant souffert de troubles identitaires, je suis allé vers des gens qui ont aussi des difficultés avec leur propre identité, mais qui ont des identités très très fortes.
Dans ses photos, une grande force s'en dégage. On sent à la fois la confiance établie entre le photographe et son sujet, et aussi une certaine spontanéité. Vincent Perez privilégie l'instantané. Il a envie de croquer ses personnages dans leur quotidien, de rogner quelques secondes sur leur journée en les déplaçant à peine de leurs habitudes. Il aime les rencontres et ça se ressent. Il partage un bout de leur vie avec sensibilité, respect et pudeur.
Anouck Merz/ld
"Identités", l'exposition photo de Vincent Perez à voir à la MEP (Maison européenne de la photographie), Paris, jusqu'au 9 avril.