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Un Pissarro confisqué pendant la guerre réapparaît dans une expo à Paris

Un visiteur attend l'ouverture de l'exposition dédiée à Camille Pissarro dans un musée à Madrid, en 2013. [AFP - DOMINIQUE FAGET]
Un visiteur attend l'ouverture de l'exposition dédiée à Camille Pissarro dans un musée à Madrid, en 2013. - [AFP - DOMINIQUE FAGET]
Confisquée sous l'occupation, une toile de Pissarro vient de refaire surface à l'occasion d'une exposition au musée Marmottan à Paris.

"La cueillette des pois", une gouache peinte par Camille Pissarro en 1887, est l'un des 93 tableaux de la collection de Simon Bauer. Elle est exposée au musée Marmottan à Paris, dans le cadre d'une rétrospective consacrée à l'artiste. Les descendants du collectionneur juif Simon Bauer spolié en 1943 demandent qu'elle reste en France et veulent obtenir sa restitution.

Le tableau a été prêté au musée Marmottan par un couple d'Américains, les époux Toll, qui l'ont acheté en 1995 chez Christie's à New York.

Le petit-fils de Simon Bauer a demandé au tribunal de grande instance de Paris que l'oeuvre soit placée sous séquestre, pour ensuite engager une procédure afin que soit tranchée la question de la propriété de la toile.

Mécènes du musée de la Shoah de Washington et du musée de Tel Aviv, les époux Toll "ignoraient totalement" que "La Cueillette" était issue d'une spoliation et invoquent leur bonne foi, explique leur avocat, Me Ron Soffer.

La justice se prononcera le 30 mai.

mcc/afp

L'exposition Camille Pissarro "Le premier des impressionnistes"  au Musée Marmotan Monet à Paris, jusqu'au 2 juillet 2017. 

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Le collectionneur Simon Bauer

Né en 1862 le collectioneur a fait fortune dans la chaussure. De groom dans un magasin, il gravit tous les échelons pour finir patron, et revendre son affaire à 40 ans. Il passe ensuite son temps à "voyager dans le monde entier" à "se cultiver", lui qui n'avait pas fait d'études, raconte son petit-fils Jean-Jacques Bauer, 87 ans.

Interné à l'été 1944 à Drancy, Simon Bauer a échappé à la déportation et à l'extermination grâce à une grève des cheminots.
Un an plus tôt, sa collection était confisquée et vendue par un marchand de tableaux désigné par le commissariat aux questions juives.

Dès sa libération en septembre 1944, Simon Bauer s'attèle à retrouver ses tableaux. A sa mort, en 1947, il n'a réussi à récupérer qu'une petite partie de sa collection. Ses descendants poursuivent sa quête.