Franz Xaver s'appelait Mozart comme son père, il était musicien, mais il n'avait pas son génie. La maison Mozart de Salzbourg, en Autriche, retrace dans une nouvelle exposition le destin de ce "fils de", musicien mal-aimé.
"Un enfant qui déçoit ses parents... connaîtra le déshonneur et la misère. Que ces mots résonnent comme un avertissement pour mon tendre fils", disait sa mère Constance.
Dans l'ombre du père
Franz Xaver n'eut que trop conscience de ces attentes, lui qui signait ses oeuvres du nom de "Wolfgang Amadeus Mozart, fils". Sollicité en 1842 pour composer une oeuvre destinée à accompagner l'inauguration d'un monument Mozart, il refusa, prétextant "sa faible compétence".
La fondation Mozart de Salzbourg voue une affection particulière à ce musicien mal-aimé qui lui légua des centaines de documents inestimables.
Mort en 1844, il est enterré sous cette inscription: "Puisse le nom de son père être son épitaphe puisque sa vénération pour lui était l'essence de sa vie".
afp/mcc
Exposition permanente Franz Xaver Wolfgang Mozart, Stiftung Mozarteum, Salzburg
Avec Carl Thomas son aîné, Franz Xaver est le seul des six enfants de Mozart et Constance qui atteindra l'âge adulte. Sa mère avait décidé qu'il allait devenir "un second Mozart", explique Armin Brinzing, commissaire à la fondation Mozarteum.
Pendant ce temps-là, Franz Xaver vivait "sous une pression intense", "pas très bien traité à la maison", comme le révèle un échange de lettres entre l'enfant et son aîné.
Pour ne rien arranger, sa mère s'obstinait à l'appeler Wolfgang Amadeus.
Son premier concert public, à 13 ans à peine, pour interpréter un concerto de son père, lui vaut des éloges et un avertissement: "Puisse-t-il ne jamais oublier que son nom de Mozart lui vaut une certaine indulgence aujourd'hui mais lui vaudra des attentes d'autant plus grandes demain", écrit l'une des revues de référence de la critique musicale de l'époque.