C'est en 1947 que 4 reporters américains, Robert Capa, George Rodger, William Vandivert, David Seymour et un Français, Henri Cartier-Bresson, fondent la première coopérative photographique, d'après la légende, en trinquant autour d'un magnum de champagne, qui donnera son nom à l'agence.
Aujourd'hui une cinquantaine de photographes en sont actionnaires avec des bureaux à Londres, Paris, New York ou Tokyo.
Clara Bouveresse, auteure d'une thèse sur l'évolution de l'agence explique à la RTS que, grâce au travail de ses photographes, Magnum propose une grande diversité d'approches, mais aussi une diversité de marchés investis par l'agence: des livres, des expos ou encore la vente de tirages.
"Utopie photographique"
Magnum est une "utopie photographique", affirmait Cartier-Bresson. Aujourd'hui encore, elle poursuit sa recherche de diversité. Pour pouvoir faire face aux bouleversements subis par la presse, l'agence a lancé une vente de petits formats à 100 dollars l'unité, une vente censée toucher un large public.
Dans cette volonté de redéployer son travail sur un marché en difficulté, Clara Bouveresse raconte l'histoire du photographe de l'agence Michael Christopher Brown, qui a sorti le livre "Libyan Sugar" avec des photos publiées d'abord sur son très suivi compte Instagram.
A l'heure du tout gratuit, où tout se partage sur les réseaux, l'avenir de Magnum reste précaire. A 70 ans, l'agence continue à se réinventer.
Sylvie Lambelet/mcc
Magnum manifeste, de Clara Bouveresse et Clément Chéroux, Actes Sud, 2017.