Cette 48 édition d'Art Basel, devenue une foire omniprésente sur la scène internationale grâce aux déclinaisons américaine Art Miami et asiatique, Art Hong Kong, présente 291 des meilleurs galeries du monde. 31 pays sont représentés sans oublier les grandes villes comme New York, Londres et Paris. Il y a les scènes émergentes comme une première galerie égyptienne: ce n'est que la quatrième galerie africaine à être présentée depuis la création d'Art Basel il y a cinquante ans.
Art Parcours qui occupe le centre ville avec le Chinois Ai-WeiWei sur la Münsterplatz et le Art Unlimited qui présentent les oeuvres surdimensionnées dans la plus grande galerie du monde -16000 m carrés, sont les chouchous de la foule. Et contrairement au chaos qui régnait dans la présentation des oeuvres les années précédentes, l'ordre règne un aspect didactique prononcé et des éclairages à travers l'histoire de l'art. La voix des artistes résonne en relation avec les crises politiques et économiques qui secouent le monde.
Présence de l'art africain
De la galerie Saatchi de Londres à la Fondation Vuitton à Paris, les artistes africains ont investi ces derniers mois les murs des plus prestigieuses institutions. Cette visibilité est quasi révolutionnaire pour cette production longtemps reléguée aux sections d'arts "indigènes" ou "primitifs".
Une création reconnue comme de l'art contemporain
Selon Silvana Moï Virchaux, présidente de Laboratorio, une association qui oeuvre pour la diffusion de l'art en Afrique et dans les Caraïbes, "il a fallu sortir de cette dimension de l'art primitif pour arriver à regarder l'art contemporain, qui a toujours existé en Afrique.
Aujourd'hui, les artistes africains disposent d'une création propre qui arrive sur le marché de l'art. On observe une intégration de cet art contemporain venu d'ailleurs et qui est reconnu comme tel", poursuit-elle.
Des oeuvres sous-évaluées
Cette reconnaissance inédite est largement due à la promotion des artistes depuis leur pays d'origine jusqu'aux musées et aux grandes foires internationales. Et si certains parlent déjà de boom autour du marché africain, les oeuvres restent largement sous-évaluées par rapport au reste du monde. Sur le continent africain, il y a encore beaucoup de travail à fournir pour obtenir une égalité marchande, observe Silvana Moï Virchaux.
Très peu d'artistes africains atteignent des prix comme [ceux] des artistes confirmés occidentaux. Les artistes africains sont dévalués, si on veut.
Et si les prix peinent à suivre cette percée des artistes africains, leur présence massive dans une foire comme Art Basel est un signe de leur montée en puissance et du fait que que l'avenir de l'art contemporain passe désormais aussi par l'Afrique.
Sophie Iselin/mcc
>> Art Basel, Bâle, 15-18 juin 2017