95 échelles de bois brûlé s'élancent et s'entremêlent dans la nef et le chœur de l'église. Ces échelles inutilisables, qui ne mènent nulle part si ce n'est dans un ici et maintenant, expriment cette bascule vers un autre usage du religieux. Ces échelles de charbon évoquent aussi le trait, le dessin, l'écriture, à l'instar de Luther qui a rédigé 95 thèses réformatrices et qui les a diffusées comme des tracts dans cette période où l'imprimerie venait de naître.
L'artiste quant à elle imagine plutôt ces échelles comme une image de la condition humaine, comme autant d'obstacles que l'on tente d'éviter ou de dépasser. Ne manquez pas les deux coulées de verre accolées à deux verrières que Sandrine Pelletier a aussi réalisées pour l'occasion.
Carte blanche empoignée en toute liberté
Après discussions, échanges, questionnements avec théologiens, philosophes, historiens de l'art autour de la Réforme, l'artiste Sandrine Pelletier a empoigné en toute liberté cette carte blanche qu'elle a tôt fait de calciner à sa façon.
Parmi tous les éléments partagés, Sandrine Pelletier a notamment été marquée par le fait que la Réforme s'est entre autres dressée contre les indulgences que le chrétien devait payer à l'Église pour assurer son salut.
Florence Grivel/ld
"9.5 sur l'échelle de Luther", Église Saint-François, Lausanne, jusqu'au 1er octobre 2017.
Et aussi: "Foreign Accent", exposition solo de Sandrine Pelletier, Château de Gruyères, dès le 30 juin.