Dans le cadre de sa nouvelle exposition consacrée à la Chine moderne, la Fondation Guggenheim de New York souhaitait présenter notamment l'oeuvre filmée "Dogs That Cannot Touch Each Other" créée par deux artistes chinois. Dans cette vidéo, on peut voir des pitbulls installés face à face sur des tapis roulants. Prêts à se sauter à la gorge, les chiens de combat courent, enragent mais ne parviennent jamais à se toucher. Un spectacle pénible pour le spectateur et même cruel, aux yeux de l'association américaine de défense des droits des animaux qui a immédiatement réagi aux extraits relayées par les réseaux sociaux.
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Face à des "menaces de violences explicites" proférées par les défenseurs des animaux contre l'institution, la Fondation Guggenheim a finalement retiré de l'exposition trois oeuvres d'art mettant en scène des animaux vivants.
La censure, un aveu de faiblesse
Après cette décision, le monde de l'art s'interroge: les images présentées dans un musée d'art doivent-elles vraiment se plier aux normes prônées par nos sociétés occidentales? Absolument pas, répond l'artiste chinois Ai Weiwei, exposé actuellement au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, qui juge "tragique" la décision du musée Guggenheim. Une position que rejoint d'ailleurs le directeur du musée, Bernard Fibicher, qui parle lui d'un "aveu de faiblesse" de la part de l'institution américaine.
Il faut dire qu'avant d'être présentées à New York ces images avaient déjà fait le tour du monde sans être censurées. Leurs auteurs rappellent la mission première de l'art selon eux: interroger la société et provoquer une réflexion.
Sophie Iselin/mh