Le musée de l'Holocauste de l'Illinois a planché trois ans sur le projet "Take a Stand", qui a abouti à une première mondiale: converser avec les survivants de la Shoah, via la technologie de l'hologramme.
Comment ça marche
Les survivants de l'Holocauste se sont rendus dans un studio spécial équipé de 110 caméras 3D. Ils ont été filmés pendant des heures. Environ 2000 questions leurs ont été posées sur leur expérience. Leurs réponses constituent la base de l'élaboration de ces hologrammes qui seront visibles en trois dimensions.
Sons et images
Les concepteurs s'appuient sur des algorithmes permettant d'identifier les termes principaux d'une question posée par un visiteur et de faire correspondre la réponse en fonction des propos pré-enregistrés, en son et en image. Des écoliers ont déjà pu tester le système et l'interaction fonctionne parfaitement. Par exemple, un hologramme se présente et une jeune fille lui demande s'il se souvient d'une comptine de sa jeunesse, et le survivant répond en chanson.
Les hologrammes dans l'art
Les hologrammes sont aussi utilisés pour parler de l'histoire présente. Le travail "Hologrammes de Syrie" de l'artiste Asad Malik transpose ainsi la brutalité du conflit syrien au sein de la vie quotidienne des Américains. Le résultat est impressionant.
On se souvient, par exemple, du jeune Aylan Kurdi, cet enfant kurde retrouvé mort noyé sur une plage turque, et dont l'image avait ému la planète. Et bien, dans l'une de ses installations sur un campus universitaire américain, l'artiste a mis en scène l'hologramme du petit Aylan, couché sur le sofa d'un hall d'entrée.
Ailleurs sur le campus, il provoque la stupeur avec un combattant, fusil au bras, qui descend les escaliers des salles de classe.
En ce sens, les hologrammes nous donnent un effrayant sentiment de proximité, comme si les frontières géographiques et temporelles étaient supprimées.
Katja Schaer/mg