Marcel Imsand, qui était l'un des plus célèbres photographes suisses, a réalisé de nombreux portraits, que ce soit des stars comme Barbara, Jacques Brel ou Maurice Béjart, ou des anonymes. Également photographe de presse, son parcours l'a notamment amené à capter le monde rural. Son travail est rassemblé dans le fond Marcel Imsand, aujourd'hui en mains du musée de l'Elysée à Lausanne.
Son décès intervient peu de temps après la mort de sa femme: "Il s'est laissé mourir", a ajouté Bertil Galland.
"Un poète"
"Il avait cette capacité à s'approcher des autres. Des plus pauvres aux plus riches", a expliqué sa fille Marie José à l'ats.
Pour la directrice du Musée de l'Elysée à Lausanne, Tatyana Franck, son décès "est une grande tristesse. C'est une des figures majeures de la scène photographique suisse qui s'en va".
Cet homme était "un poète, un autodidacte au regard empreint d'humanité. La photographie est en deuil", poursuit-elle. Ses archives sont déposées au Musée de l'Elysée. "Dans le futur bâtiment, nous pourrons davantage mettre en lumière notre patrimoine", promet-elle.
Le regard du coeur
Pour Sam Stourdzé, ancien directeur du musée de l'Elysée à l'époque où le fond Marcel Imsand est arrivé dans ses murs, aujourd'hui à la tête des Rencontres d'Arles, Marcel Imsand a proposé un style documentaire, teinté de poésie, de sentiments.
"Tous ceux qui l'ont connu s'en souviennent de son regard, de ses yeux d'une transparence profonde. Il vous embarqué avec ses yeux et son sourire", dit-il au micro de la RTS.
Un autodidacte
Né dans le canton de Fribourg mais établi à Lausanne, le photographe pratiquait le reportage social et journalistique. Il laisse quelque 50 livres, dont deux pérennisent la Fête des Vignerons.
Fils d'ouvrier et d'une employée de chocolaterie, il avait choisi un apprentissage de mécanicien de précision à St-Aubin (NE) et a exercé sa profession dans divers ateliers. A 35 ans, marié, père de trois enfants, il a pris le risque de vivre de la photographie pratiquée en autodidacte.
ats/boi/mcc