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Les affiches du peintre Egon Schiele censurées dans plusieurs villes

La campagne de publicité de la rétrospective d'Egon Schiele  a été considérée trop "osée" par Londres. [AFP - Christian Lendl]
Les affiches pour le centenaire du peintre autrichien Egon Schiele censurées dans plusieurs grandes villes / Forum / 2 min. / le 17 novembre 2017
A l'occasion du centenaire d'Egon Schiele, un des plus grands peintres autrichiens, une campagne d'affichage a été censurée dans plusieurs villes d'Europe, les images étant jugées trop choquantes à Londres, Hambourg et Cologne.

L'histoire des reproductions de quatre oeuvres du célèbre peintre autrichien Egon Schiele, dont on va célébrer le centenaire l'an prochain, fait un tel buzz qu'on pourrait croire que c'est une opération montée de toutes pièces par l'Office du Tourisme de Vienne.

A l'occasion de cet évènement, l'Autriche a prévu une campagne d'affichage dans de grandes villes d'Europe. Mais "Fille aux bas oranges" ou encore "Autoportrait nu", n'ont pas convenu aux responsables du métro de Londres, ni aux sociétés d'affichage public de Hambourg ou de Cologne.

Trop choquantes

Ces dessins et peintures sont jugés trop choquants, en particulier l'affichage d'organes génitaux, susceptibles de créer de la gêne dans l'espace public.

Nue feminin assis, dessin de Egon Schiele, 1914. [AFP - Luisa Ricciarini/Leemage]
Nue féminin assis, dessin de Egon Schiele, 1914. [AFP - Luisa Ricciarini/Leemage]

Et pourtant, ces oeuvres ont plus de cent ans et, déjà à l'époque, Schiele était jugé pornographique avec sa représentation très explicite et érotique de la nudité.

Des corps noueux, des sexes offerts à la vue du spectateur, Egon Schiele avait d'ailleurs fait quelques jours de prison pour outrage aux bonnes moeurs.

Comme quoi, cent ans plus tard et malgré la présence plutôt répandue aujourd'hui de corps nus dans les publicités, le regard sur les corps dérangeants de Schiele n'a pas beaucoup évolué.

L'art censuré, une vieille histoire

On peut remonter aux nus du Jugement dernier, peints par Michel-Ange dans la chapelle Sixtine et recouverts de voiles, ou encore à "L'origine du monde" de Courbet, célèbre sexe féminin admiré en privé pendant plus de cent ans et censuré par Facebook.

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Plus près de nous, l'art contemporain s'est fait le champion de la provocation, parfois à l'excès.

Récemment le Louvre a refusé "Domestikator", une sculpture géante façon Légo qui évoque un couple copulant en levrette. Et l'immense trompe d'acier d'Annish Kapor, surnommé le "Vagin de la reine", qui s'est retrouvé vandalisé dans les jardins de Versailles.

La sculpture monumentale "Domestikator" de l'artiste Joep Van Lieshout, au Centre Georges Pompidou dans le cadre de la FIAC 2017 à Paris. [AFP - Emeric Fohlen/NurPhoto]
La sculpture monumentale "Domestikator" de Joep Van Lieshout, au Centre Georges Pompidou - FIAC 2017 (Paris). [AFP - Emeric Fohlen/NurPhoto]

Suite et fin de l'affaire

L'Office du tourisme de Vienne a renvoyé les affiches censurées avec un bandeau blanc qui couvre la partie litigieuse des corps nus. Et ce texte: "Désolé! Agé de cent ans.. mais encore trop osé? Pour tout voir, rendez-vous à Vienne."

Autant dire que média et réseaux sociaux ont relayé l'histoire, qui fait désormais une publicité inattendue au centenaire de Schiele.

Sylvie Lambelet/mcc

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