Né le 28 décembre 1932 à Hambourg, Cornelius Gurlitt est le fils du marchand d'art Hildebrand Gurlitt (1895-1956).
Le père
Historien de l’art, Hildebrand a été, pendant le nazisme, victime du régime à la fois en raison de ses origines juives et de sa passion pour l’art moderne. Directeur du musée de Zwickau, il expose entre autres Max Pechstein dès 1925, Erich Heckel et Käthe Kollwitz, première femme à être nommée professeure à l'Académie prussienne des beaux-arts, avant d'en être chassée en 1933 pour ses engagements pacifistes.
Destitué, Hildebrand se fait marchand et son expertise sur des artistes taxés de "dégénérés" devient précieuse pour les nazis.
Le fils
Mais revenons au fils, Cornelius. A la suite de l'ouverture d'une enquête fiscale, on découvre dans une première maison en 2012, puis dans une seconde en 2014, plus de 1500 tableaux de maître, hérités de son père, dont plusieurs avaient été déclarés perdus.
Une partie de cette collection provient d'oeuvres confisquées sous le IIIe Reich. Le fils a toujours défendu son père en disant que s'il a négocié avec les nazis, c'était dans le seul but de sauver des tableaux de la destruction ou des mains des troupes russes.
La Bundeskunsthalle de Bonn (jusqu'au 11 mars 2018) se concentre sur les oeuvres "spoliées" dans le cadre des persécutions nazies, et dont l’origine n’a pas encore pu être établie avec certitude.
L'exposition au Kunsmuseum Bern (jusqu'au 4 mars 2018) s'intéresse aux oeuvres et artistes considérés comme "dégénérés" par la politique nazie et pour lesquelles aucun soupçon de spoliation n'a été confirmé.