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L'Institut Giacometti de Paris limitera le public pour le bien des visiteurs

L'Institut Giacometti veut redonner une qualité de visite au public (image d'illustration). [EPA/Keystone - Franck Robichon]
Faut-il limiter le nombre de visiteurs dans les musées? / La Matinale / 4 min. / le 9 avril 2018
Le nouvel Institut Giacometti, qui ouvrira en juin à Paris, proposera au public une nouvelle approche muséale. Il limitera strictement les visiteurs pour assurer leur bien-être et la sécurité des oeuvres.

Le nouveau musée dédié à l'oeuvre de l'artiste suisse Alberto Giacometti, qui ouvrira ses portes le 21 juin, n'accueillera que 40 personnes à la fois et sera accessible uniquement sur réservation par internet. Son objectif est de créer un rapport optimal entre les objets exposés et le regard du public.

Cette question de l'exclusivité se pose déjà lors d'expositions hors norme, en Suisse aussi. A l'exemple de la grande exposition Hodler, qui attire les foules actuellement au Musée d'art de Pully (VD). Ce dernier a dû élaborer des scénarios d'anticipation pour garantir à la fois la sécurité des oeuvres et le bien-être des visiteurs.

"Norme de visiteurs"

"On a mis en place une norme de visiteurs dans l'exposition, qui correspond à ce qu'on peut assurer comme sécurité physique, ce qui va être raisonnable pour les gens, et qui correspond aussi aux normes d'accueil du bâtiment", explique la directrice du musée Delphine Rivier.

Le rapport entre visiteur et sécurité est primordial, et plus encore quand les oeuvres exposées sont en relation directe avec le visiteur comme à l'Espace Jean Tinguely de Fribourg. "C'est un point central avec les oeuvres de Tinguely (…) qui aimait cette idée d'interactivité avec le public et c'est important d'avoir un rapport physique avec la machine", souligne la vice-directrice du Musée d'art et d'Histoire de Fribourg Caroline Schüster Cordone.

Relation différente

L'immense exposition que le Musée des Beaux-Arts de Lausanne a consacrée dernièrement à l'artiste chinois Ai Weiwei a nécessité quatre mois d'un gardiennage intensif pour une fréquentation exceptionnelle.

Une partie du public a même découvert le musée lors de cet événement et il faut désormais imaginer une relation différente entre l'oeuvre et le visiteur. "Je crois qu'aujourd'hui il ne suffit plus d'être juste là au garde-à-vous, à côté d'une œuvre quand on est surveillant", remarque le directeur du musée Bernard Fibicher. "Il faut que le musée soit ouvert au plus grand nombre mais il y a effectivement à un certain moment des restrictions, il faut limiter l'accès, aussi pour des questions de bien-être des visiteurs."

Pierre-Etienne Joye/oang

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