Ces nouveaux messies ont des disciples et certains ont même des chaînes youtube. Ils viennent des Philippines, d’Angleterre, d’Afrique du Sud ou encore du Japon et se revendiquent comme réincarnation de Jésus.
La révélation comme point de départ
Pour ses séries de clichés déroutants, le photographe norvégien Jonas Bendiksen s’est inscrit dans une démarche documentaire, sans recul critique ni journalistique, après avoir soigneusement choisi sept messies.
Pour éviter les personnes en plein délire psychotique, il s'est intéressé aux hommes qui ont vécu une révélation, constante, sur une longue période. D'ailleurs, la plupart des personnes interrogées dans le cadre de l'exposition vivent depuis des années sous l'identité de Jésus. Jonas Bendiksen est devenu pendant 3 ans un "photographe apôtre".
Cette croyance en le retour du Messie apporte beaucoup de sens à la vie des disciples. Je ne suis pas devenu croyant, mais l’expérience vécue a fait que je ne considère plus cette question comme la plus importante: 'Est-ce vrai, ou non?'
Une communauté autonome
L'immersion de Jonas Bendiksen dans le monde des messies débute avec la découverte de Sergey Torop, dit Vissarion, un ancien agent de circulation en Sibérie orientale. La communauté qu'il a fondée, l’Eglise du Dernier Testament, dispose de ses propres écoles et système social. Pour le Norvégien, élevé sans religion, ce travail photographique a nourri sa curiosité pour le divin, le cosmique.
Secte, démence, religion? A l’heure où les extrémistes religieux sèment la terreur au nom de leur Dieu, Jonas Bendiksen rebat les cartes et nous laisse avec nos propres questions.
Marie-Emilie Cattier/mh
Jonas Bendiksen, "Le Dernier Testament", Rencontres photographiques d'Arles, jusqu'au 26 août.