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Des corps nus dans les rues de Zurich pour le Body and Freedom Festival

Une performance de l'artiste Katharina Vogel lors de la seconde édition du Body and Freedom Festival. [AFP - Valeriano di Domenico]
Une performance de l'artiste Katharina Vogel lors de la seconde édition du Body and Freedom Festival. - [AFP - Valeriano di Domenico]
Des artistes venus de toute l'Europe proposent depuis jeudi des performances dans le plus simple appareil en vieille ville de Zurich. Le Body and Freedom Festival qui se déroule pour la seconde fois en Suisse explore le rapport au corps nu en société.

C'est un groupe de corps nus, debout, des corps masculins et féminins. Le regard capte aussitôt les sexes et les seins. On ne voit pas les visages, couverts par un maillot retourné sur la tête, qui font des taches de couleur au-dessus des corps pâles. La plupart des bras sont levés en l'air, certains tendus en avant, ou courbés dans une position de danseur.

>> La chronique "Si la photo est bonne" :

Performance d'un collectif nu, dans le cadre du Body and Freedom Festival. [Regina Jäger, Body and Freedom Festival - Regina Jäger]Regina Jäger, Body and Freedom Festival - Regina Jäger
Si la photo est bonne - Body and freedom festival, la performance d'un collectif nu / Si la photo est bonne / 2 min. / le 24 août 2018

Derrière eux, des vitrines de magasin, et des passants. L'un d'eux prend une photo, une femme se couvre la bouche dans un geste qui ressemble à de la gêne.

Le corps dans l’espace public

La gêne, l'embarras des corps nus dans la rue, c’est ce que le Body and Freedom Festival tente de transformer en proposant au public des performances artistiques.

Aujourd’hui, il y a un refus de l’acceptation du nu dans le domaine public, alors qu'il est omniprésent dès qu’on passe sur les réseaux et dès qu’on est dans le domaine publicitaire

Hubert Prolongeau, auteur de l'ouvrage "Couvrez ce sein" (citation extraite de l'émission Tribu)

La vulnérabilité du corps exposée

Avec leurs corps nus, les artistes internationaux réalisent des vues d'ensemble intégrant les passants et l'architecture environnante. Ils rendent en outre visibles l'exposition et la vulnérabilité du corps humain, écrit le festival.

La plupart des performances durent une demi-heure et sont renouvelées un autre jour. Une longue performance de plus de quatre heures aura par ailleurs lieu samedi. Un programme culturel est aussi prévu en soirée.

La nudité dans la production artistique

Foofwa d'Imobilité, danse nu, lors d'une performance sur la place Centrale de Bienne lors du Body and Freedom Festival 2015. [Keystone]
Foofwa d'Imobilité, danse nu, lors d'une performance sur la place Centrale de Bienne lors du Body and Freedom Festival 2015. [Keystone]

Ces performances nous rappellent les prises de vues du photographe américain Spencer Tunik, qui convoque des milliers de personnes à poser en tenue d'Ève et Adam dans un décor emblématique.

Plus près de nous, en Suisse romande, on a notamment pu voir les spectacles du danseur Foofwa d'Imobilité, ou de la comédienne Laetitia Dosch, nue sur un cheval pour son spectacle "Hate".

La nudité vivante a fait sa place sur scène, dans les musées et galeries d'art lors de performances. Mais dans la rue, elle a toujours un parfum de transgression.

Seconde édition du festival

Il y a 3 ans, le Body and Freedom Festival avait étonné, mais pas vraiment choqué le public biennois. Cette année les habitants de la métropole zurichoise pourront apprécier ou non 18 performances montrant des corps entièrement nus.

Sylvie Lambelet/la, avec ATS

Body and Freedom Festival à découvrir jusqu’au 25 août à Zürich

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