C'est un groupe de corps nus, debout, des corps masculins et féminins. Le regard capte aussitôt les sexes et les seins. On ne voit pas les visages, couverts par un maillot retourné sur la tête, qui font des taches de couleur au-dessus des corps pâles. La plupart des bras sont levés en l'air, certains tendus en avant, ou courbés dans une position de danseur.
Derrière eux, des vitrines de magasin, et des passants. L'un d'eux prend une photo, une femme se couvre la bouche dans un geste qui ressemble à de la gêne.
Le corps dans l’espace public
La gêne, l'embarras des corps nus dans la rue, c’est ce que le Body and Freedom Festival tente de transformer en proposant au public des performances artistiques.
Aujourd’hui, il y a un refus de l’acceptation du nu dans le domaine public, alors qu'il est omniprésent dès qu’on passe sur les réseaux et dès qu’on est dans le domaine publicitaire
La vulnérabilité du corps exposée
Avec leurs corps nus, les artistes internationaux réalisent des vues d'ensemble intégrant les passants et l'architecture environnante. Ils rendent en outre visibles l'exposition et la vulnérabilité du corps humain, écrit le festival.
La plupart des performances durent une demi-heure et sont renouvelées un autre jour. Une longue performance de plus de quatre heures aura par ailleurs lieu samedi. Un programme culturel est aussi prévu en soirée.
La nudité dans la production artistique
Ces performances nous rappellent les prises de vues du photographe américain Spencer Tunik, qui convoque des milliers de personnes à poser en tenue d'Ève et Adam dans un décor emblématique.
Plus près de nous, en Suisse romande, on a notamment pu voir les spectacles du danseur Foofwa d'Imobilité, ou de la comédienne Laetitia Dosch, nue sur un cheval pour son spectacle "Hate".
La nudité vivante a fait sa place sur scène, dans les musées et galeries d'art lors de performances. Mais dans la rue, elle a toujours un parfum de transgression.
Seconde édition du festival
Il y a 3 ans, le Body and Freedom Festival avait étonné, mais pas vraiment choqué le public biennois. Cette année les habitants de la métropole zurichoise pourront apprécier ou non 18 performances montrant des corps entièrement nus.
Sylvie Lambelet/la, avec ATS
Body and Freedom Festival à découvrir jusqu’au 25 août à Zürich