Fils d’instituteur, Jean-Marie Pirot est né en 1926 en Lorraine. Incorporé de force dans l’armée allemande à l’âge de 17 ans, il a connu les horreurs de la guerre. Diplômé des Beaux-Arts de Paris, il s’installe ensuite avec sa famille à Grenoble où il enseignera la peinture durant une vingtaine d'années.
A partir de 1953, Arcabas se fait connaître à travers une œuvre monumentale, réalisée en trois étapes, réparties sur quarante ans: l’ensemble de l’église Saint-Hugues dans le massif de la grande Chartreuse. Joyaux de l’art sacré du 20e siècle, l'intérieur de l'église est admiré chaque année par plus de 40'000 visiteurs.
Une seule exposition en Suisse
En décembre dernier, dix-huit œuvres originales de l'artiste et une trentaine de reproductions ont été exposées dans la paroisse de Bagnes, en Valais. Une première suisse qui vit le jour grâce au chanoine José Mittaz.
Arcabas peignait avec la même dignité une poire que des scènes d’Evangile. Aux yeux du peintre, rien n’échappait au mystère. Le plus humain était aussi le plus divin.
Le souffle de l'ange
La figure de l’ange inspirait particulièrement le peintre. Il répétait volontiers que c’était "le souffle de l’ange" qui l’avait conduit à Dieu. Il n’aimait pas que l’on parle mal de ces messagers sacrés, présents dans toutes les religions.
Un grand Saint-Michel peint sur une planche trouvée dans son jardin, gardait l’entrée de son atelier. Il peignait aussi des anges à bicyclette, mobiles, contemporains… proches des humains.
L'humilité, vertu première de l'artiste
Sa joie communicative, la pointe d’humour qui brillait dans son regard de poète à barbe blanche et surtout son humilité resteront dans les mémoires. L’humilité était pour lui la vertu première d’un artiste car l’acte de création ne fait que passer à travers lui.
Arcabas se considérait avant tout comme un facteur qui portait des lettres sans savoir ce qu’il y avait dedans.
Sujet radio: Emmanuel Tagnard
Réalisation web: aq