Dans "Sally4Ever", Julia Davis exploite les travers de l'humanité sur un ton moqueur et très rock'n'roll.
Sally, la quarantaine approchant, vit depuis 10 ans avec David, un mec ennuyeux qui se passe le fil dentaire au lit et qui la supplie sans cesse d'accepter sa demande en mariage. Mais Sally n'est pas très enthousiaste. Elle ne semble pas très amoureuse de David, et on la comprend: il est effrayant de gentillesse, et surtout, elle s'ennuie terriblement au lit avec lui.
Le soir où tout bascule
Un soir, face à une énième demande, sans doute un peu par dépit, elle accepte d'épouser David. Sa mère venait de lui rappeler que ses ovules commençaient à se faire rares.
Mais le même soir, Sally part en vrille: elle sort seule en ville et se rend dans un club où se produit l'imprévisible Emma. On assiste alors à une sorte de coup de foudre entre les deux femmes. Sally passe la nuit de sa vie dans les bras de l'artiste extravertie et rentre au petit matin, des étincelles plein les yeux et du maquillage étalé sur tout le visage.
Une série particulière
Les personnages apparaissent tous pathétiques, gênants ou énervants. Ils ne sont pas là pour nous faire rêver. Au contraire. L'univers dépeint par Julia Davis est loin d'être idyllique. Sally bosse dans une boite de communication glauque. Sa vie est glauque. Son mec est insupportable. Et sa nouvelle copine semble complètement folle.
A travers cette histoire d'émancipation sexuelle à 40 ans, la créatrice se moque ouvertement de ses congénères, mais elle le fait avec beaucoup d'affection et d'humour, notamment à travers des scènes de sexe épiques, accompagnées de BO kitch des années 80, et de plans très explicites.
Trash et différente
L'humour est aussi trash que surprenant dans "Sally4ever". On pense à Amy Schumer, par moment, qui tape aussi dans le "comico-vulgos". Par conséquent, la série n'est pas vraiment pensée pour le grand public.
Bien qu'elle offre de nombreux éclats de rire, "Sally4ever" souffre néanmoins de quelques lenteurs dans sa mise en scène. Elle ne restera pas dans les annales, mais elle a le mérite de ne ressembler à aucune autre comédie actuelle, et c'est déjà un énorme atout.
Crystel Di Marzo/ld