Le festival de Cannes 2018 s’en souvient, "Leto" le biopic russe du cinéaste dissident Kirill Serebrennikov avait enchanté la Croisette sans que son réalisateur ait pu assister à ce bon accueil, puisqu’il était - et est toujours - assigné à résidence en Russie.
Un contexte qui amplifie l’émotion particulière que suscite "Leto" (L’Eté). Le film qui sort aujourd’hui sur les écrans, évoque le destin de l’icône Victor Tsoï, leader de Kino, le groupe de rock le plus populaire de l’histoire de la Russie. Un héros romantique, fauché à 28 ans, en pleine gloire. Il était l'incarnation du vent de contestation et de liberté qui soufflait à l’aube des années 80.
Au-delà du destin de la rock star russe, "Leto" évoque la vitalité et l’inventivité du milieu underground soviétique à l’aube des années Gorbatchev, dans une ambiance électrisante comme les étés de la Baltique. Kirill Serebrennikov capte et transcende cette rage de vivre, dans un noir blanc à la mélancolie très maîtrisé.
Manon Pulver