"BlacKkKlansman", "Green Book" ou encore "Black Panther", cette année les nominations aux Oscars sont marquées par la diversité, avec de grands noms de la lutte contre le racisme aux Etats-Unis parmi les nominés.
On pense bien sûr à Spike Lee (auteur de "BlacKkKlansman") qui milite depuis des dizaines d'années pour la cause noire, mais aussi à Ryan Coogler, réalisateur de "Black Panther", un des plus gros succès de cette année et premier blockbuster à mettre en scène un superhéros noir. C'est aussi le premier film du genre à concourir pour gagner la statuette. C'est certainement un signe qu'a voulu envoyer l'Académie qui reconnaît ainsi l'aspect historique du phénomène.
Pour Anne Crémieux, spécialiste à l'Université de Paris Nanterre, il y a un nouvel âge pour le cinéma noir américain. "On est à un moment de l'histoire où les Blancs américains dans leur majorité, sont prêts à s'identifier au film 'Black Panther', sont prêts à ce que leurs enfants s'identifient à 'Black Panther', qu'ils aient des poupées 'Black Panther'", précise-t-elle à la RTS.
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Des films politiques
Cette année, il y a une série de films politiques, et surtout historiques, qui reviennent sur le passé raciste des Etats-Unis, comme "Green book" de Peter Farelli, "Si Beal street pouvait parler", adapté d'un roman de James Baldwin, ou encore "BlacKkKlansman" de Spike Lee. Des films inspirés de faits réels, comme si un travail de mémoire s'effectuait actuellement à Hollywood autour de l'histoire des Etats-Unis, de son rapport à la violence et à l'oppression de la communauté afro-américaine.
Laurent LeForestier, Professeur en histoire du cinéma à l'Université de Lausanne estime qu'il y a une conjonction d'un ensemble de films avec un focus sur la question raciale, liée à la situation politique américaine.
Il y a une sorte de racisme décomplexé suite à la présidence de Trump, contre lequel certains entendent lutter.
La question est bien sûr de savoir si l'Académie va aller jusqu'au bout en consacrant l'un de ces films. On connaît le conservatisme des membres de l'Académie, souvent critiquée pour sa faible représentativité des différentes communautés.
Sophie Iselin/mcc