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Le FIFDH entre en "résistance" et s'interroge sur l'identité suisse

L'édition 2019 propose 47 films, dont 16 en compétition officielle de fiction ou du documentaire. [Keystone - Martial Trezzini]
L'édition 2019 propose 47 films, dont 16 en compétition officielle de fiction ou du documentaire. - [Keystone - Martial Trezzini]
La 17e édition du Festival du film international sur les droits humains (FIFDH) s'est ouverte vendredi soir à Genève. La manifestation s'interroge notamment, cette année, sur l'identité de la Suisse.

Ce rendez-vous cinématographique, qui se tient en parallèle à la session principale du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, va explorer cette année les nouvelles "résistances".

Face à un "assaut sans précédent" contre les droits de l'homme, le FIFDH "est peut-être devenu un festival de résistance", suggère sa directrice Isabelle Gattiker. Il veut montrer les nouvelles interrogations politiques, artistiques ou collectives. Et il doit faire face chaque année à la pression d'Etats.

La Suisse et les droits humains

"Nous avons [aussi] décidé de réfléchir" aux questions liées aux valeurs véhiculées par la Suisse, a expliqué la nouvelle responsable éditoriale des débats menés pendant le festival, Caroline Abu Sa'Da.

Des "voix dissonantes" vont ainsi débattre de l'identité suisse après les polémiques concernant les décisions des autorités fédérales sur le Traité d'interdiction des armes nucléaires, le pavillon refusé au bateau de sauvetage Aquarius ou le Pacte mondial des migrations.

Cette édition 2019 du FIFDH a été ouverte par la Haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Michelle Bachelet et la secrétaire d'Etat suisse Pascale Baeriswyl, à l'occasion de la Journée internationale des femmes.

Le festival reconduit cette année son élargissement à d'autres arts. Il veut aussi porter une plateforme pour les cinéastes suisses internationaux.

ats/oang

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Leïla Slimani à Genève pour défendre "les causes universelles"

L'écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani préside cette année le Jury documentaires de création du FIFDH.

Interrogée vendredi dans l'émission Forum, elle dit venir défendre à Genève "l'ouverture sur le monde, la nécessité de regarder ce qui se fait, ce qui existe ailleurs, ne pas rester fermés sur notre propre histoire, nos propres sociétés."

La lauréate du prix Goncourt 2016 pour son roman "Chanson douce" veut défendre aussi une certaine universalité. "C'est quelque chose que l'on doit défendre d'autant plus aujourd'hui où le relativisme culturel et une certaine fermeture sur soi prônée par des gouvernants est à mon avis très dangereuse."

"Je crois que la soif de liberté, la soif de dignité, l'appel à l'égalité entre les hommes et les femmes, au respect des minorités sont des causes qui sont universelles, qui nous parlent à tous quelles que soient notre religion, notre culture ou notre langue."

>> Ecouter l'interview de Leïla Slimani dans l'émission Forum:

Forest Whitaker appelle à investir dans les jeunes

Invité du FIFDH, l'acteur américain Forest Whitaker a appelé vendredi à Genève la communauté internationale à investir davantage dans les jeunes.

"Nous vivons à une période où la moitié de la population mondiale a moins de 30 ans", a-t-il affirmé devant l'Association des correspondants accrédités auprès des Nations Unies à Genève (ACANU).

Avec l'organisation internationale de consolidation de la paix Interpeace établie à Genève, l'Initiative Whitaker pour la paix et le développement (WPDI) appelle les acteurs publics, privés et de la société civile à davantage de financement "pour mobiliser les jeunes vers la paix et la réconciliation".