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"Rebelles", un western au féminin, punk, drôle et amoral

Affiche du film "Rebelles".
Cinéma: Yolande Moreau joue les "Rebelles" / Vertigo / 6 min. / le 12 mars 2019
Cécile de France, Audrey Lamy et Yolande Moreau se partagent l'affiche de "Rebelles" d'Allan Mauduit, une comédie sociale qui bifurque sans crier gare vers la farce à la Tarentino.

Elles sont trois femmes, trois ouvrières. Sandra (Cécile de France), ex-Miss Pas-de-Calais, un peu bégueule, revient habiter dans le mobile-home de sa mère après avoir été battue par son compagnon. Marylin (Audrey Lamy) est mère célibataire, extravertie et un peu trop portée sur la drogue, comme le lui reproche son adolescent de fils. Nadine (Yolande Moreau), à priori la plus raisonnable, doit se coltiner un mari pas très futé et deux garçons bons à rien.

Emasculation rocambolesque

Le trio travaille dans une conserverie de poisson, dont le patron est un vrai porc. Il agresse sexuellement Sandra qui sait se défendre à la manière de "L'Empire des sens". Pris de convulsions, le harceleur meurt accidentellement, laissant un grand sac rempli de billets de banque. Mais que faire du cadavre? Les maquereaux sont mis en boîte, il le sera aussi.

"Rebelles" commence comme une comédie sociale mais bifurque très vite du côté du film de gangsters à la Tarentino, avec dealers locaux, mafieux belges et fusil à pompe à canon scié que manie une Yolande Moreau avec jubilation. "Moi qui peine à me décider, je n'ai pas hésité une seconde. J'ai lu le scénario le matin, et j'ai dit oui l'après-midi. J'ai adoré son côté amoral et ces filles qui refusent leur statut de victimes. J'aime les personnages du quotidien qui transgressent leur condition", dit Yolande Moreau au micro de la RTS.

Plaisir à jouer

Déjanté, excessif, féministe, avec quelques répliques cultes - "Tu veux qu'ils fassent des frites avec ma bite?" -, "Rebelles" dynamite tous les genres pour mieux mettre en valeur son casting audacieux.

Visiblement Cécile de France, Audrey Lamy et Yolande Moreau ont pris un plaisir fou à jurer comme des charretiers et à tirer à tout-va dans un jeu de massacre qui les sublime.

Propos recueillis par Rafael Wolf

Adaptation web: Marie-Claude Martin

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