"Je disparais dans le flou, je vous quitte". C'est par ces termes que s'achève l'ultime film d'Agnès Varda tandis que dans une séquence de "Visages village", la cinéaste et son coréalisateur JR sont emportés par une tempête de sable sur une plage. Dans "Varda par Angès" que le festival Visions du réel de Nyon et Arte diffusent, la Française déroule son existence artistique en deux causeries prenant la forme d'une conférence ou d'une leçon de cinéma.
Associations libres
Elle décortique son oeuvre à la façon d'une glaneuse d'art en commençant par la photographie. Avant d'évoquer aussi son travail de plasticienne et cinéaste. Varda y théorise même sa méthode travail, c'est-à-dire faire avec ce qu'on a pourvu qu'il y ait "inspiration, création, partage". La figure de la Nouvelle vague à qui l'on doit entre autres "Cléo de 5 à 7" (1962) ou "Les Glaneurs et la glaneuse" (2000) déroule ainsi soixante ans de vie et de carrière, évoquant projets, influences et complicités au gré d’extraits et d’associations libres.
Le premier volet de ce film-somme est dédié à la période "analogue" de son cinéma, le second se concentre plutôt sur les arts visuels et le documentaire, en partant des années 2000. Une plongée inspirante et touchante dans un univers peu conventionnel, où le recyclage et la créativité sont rois et qui résonne comme un testament quelques jours après la mort d'Agnès Varda.
Olivier Horner
"Varda par Agnès", Visions du réel, Nyon, Théâtre de Marens, je 11 avril à 21h. A voir aussi sur Arte, en replay.