Un mouvement emmené par le réalisateur Steven Spielberg milite, depuis plusieurs mois, pour que les films produits et diffusés par la plateforme vidéo en ligne Netflix ne soient plus éligibles pour les Oscars.
Réunie mardi soir, l'Académie a finalement maintenu le deuxième point de son règlement, qui veut que, pour être éligible, un film doive seulement avoir été à l'affiche d'une salle du comté de Los Angeles durant au moins sept jours d'affilée.
Possible évolution des critères
"Nous soutenons le visionnage en salle et le considérons comme essentiel à l'art du cinéma, et cela a pesé grandement dans nos discussions", a assuré le président de l'Académie, John Bailey, cité dans un communiqué.
"Nous comptons étudier plus avant les profonds changements à l'oeuvre dans notre industrie et poursuivre les échanges avec nos membres sur ce sujet", a-t-il ajouté, ouvrant ainsi la porte à une possible évolution des critères au-delà de cette année.
Le ministère américain de la Justice s'était récemment mêlé du dossier en envoyant, mi-avril, à l'Académie une lettre qui la mettait en garde contre une possible violation du droit de la concurrence.
Hollywood n'est plus hostile à Netflix
Loin de s'opposer frontalement à l'establishment de Hollywood, Netflix cherche à avancer progressivement ses pions et à s'y faire des alliés.
En janvier, le géant du streaming a franchi un palier en devenant officiellement membre de l'Association des studios américains (MPAA).
Signe qu'une part significative d'Hollywood ne lui est plus hostile, le film "Roma" d'Alfonso Cuaron, produit par Netflix, a obtenu trois Oscars majeurs lors de la dernière cérémonie, notamment celui de meilleur réalisateur.
A Cannes, Netflix a été exclu de la compétition en sélection officielle pour l'édition 2019, pour la deuxième année consécutive, faute de sortie en salles de ses films.
afp/aq