Ramy, c'est le prénom du personnage principal de la série et de son créateur également: Ramy Youssef. Ce dernier est issu de la première génération d'Egypto-Américains. Ses parents ont émigré aux Etats-Unis, dans le New Jersey, avant sa naissance, et aujourd'hui le millénial a une tonne de choses à dire.
Il fait du stand-up, notamment au "Late Show" de Stephen Colbert, et il vient de créer sa série basée sur sa propre expérience.
Un personnage paumé et tiraillé
La première scène de la série présente Ramy, le personnage principal, ainsi que sa mère. Ils sont en voiture et la mère s'inquiète pour son fils, toujours célibataire à l'âge de 24 ans. Elle voudrait qu'il trouve une fille musulmane, évidemment, alors que lui ne sait pas trop comment les aborder. Il le dit d'ailleurs à sa mère: "qu'est-ce que tu veux que je leur dise à ces filles: donne-moi le numéro de ton père?".
Les Américaines "pure souche" sont beaucoup plus faciles d'accès. Ramy en fréquente une de temps en temps. Toutefois, il n'est pas contre de nouvelles expériences, même si le fait de ne pas être un "bon musulman", comme ses parents, le turlupine.
Ramy est tiraillé entre sa communauté musulmane et les attraits de sa génération. Il aimerait faire le bien et être une bonne personne, mais en même temps, comme lui dit son oncle, il se masturbe beaucoup trop.
Ramy n'a plus de job, squatte chez ses parents, et est complètement paumé. Paumé, mais extrêmement curieux et critique: en pleine quête identitaire, le jeune homme se pose un tas de questions et n'hésite pas à remettre en cause les rites et les règles de sa communauté.
Une forme connue pour un fond novateur
Au niveau du style visuel et narratif, on est très proche des dramédies urbaines de 25 minutes, mettant en scène des jeunes adultes ("Master of None", "Love"). La ville, ses rues, ses boites, ses jeunes qui se cherchent et cherchent l'amour, les vannes sur le sexe: on est en terrain connu.
En revanche, le sujet est complètement novateur. Avec son alter ego fictionnel, Ramy Youssef nous introduit dans une famille et dans une communauté jamais vues à la télévision. Et il le fait brillamment, sur un ton comique, tendre et critique.
Le personnage de Ramy - paumé et futé - est immédiatement adopté, comme le reste de la famille. Par conséquent, on a hâte de suivre les pérégrinations initiatiques du jeune Américain d'origine égyptienne. On apprend des choses, on rigole et on est parfois ému. "Ramy" est une réussite.
Crystel Di Marzo/ld