Ce sont les acteurs Charlotte Gainsbourg et Javier Bardem, qui ont tous deux tourné sous la direction d'Iñarritu, qui ont ouvert un festival riche en stars et en grands noms du cinéma, de Tarantino à Almodovar en passant par Terrence Malick.
La cérémonie d'ouverture, présentée par l'acteur et animateur français Edouard Baer, a été l'occasion de rendre un hommage à la cinéaste Agnès Varda, décédée fin mars. Une chaise vide, avec son nom inscrit sur le siège, était sur scène.
Le premier film en compétition, "The Dead Don't Die", était ensuite au programme. Ce long-métrage de Jim Jarmusch, qui met les zombies à l'honneur, présente un casting cinq étoiles avec entre autres Bill Murray, Selena Gomez et Tilda Swinton. Tous ont foulé le fameux tapis rouge, sous les flashs des photographes et devant une foule conquise. En revanche, point de zombies sur les marches,
Déjà un début de polémique
Jusqu’ici, les gilets jaunes n'ont pas envahi le tapis rouge, mais un semblant de polémique est déjà né, concernant la Palme d’or d’honneur qui sera décernée dimanche à l’acteur Alain Delon.
Une pétition émanant d’une organisation américaine dite féministe avait recueilli hier plus de 15'000 signatures pour protester contre ce prix remis à un acteur qu’elle estime "raciste, homophobe et misogyne".
La direction du festival a coupé court et dénoncé "une police politique". Cannes décerne à l’acteur du "Guépard" un prix pour sa carrière d’acteur, et non pas un Prix Nobel de la paix, a affirmé Thierry Frémaux, délégué général du festival.
>> A lire aussi: notre grand format sur Alain Delon : Lui, Alain Delon
Sélection flamboyante
La sélection s’annonce flamboyante, du moins sur le papier. On attend des films et des stars qui pourraient créer l’émeute: Brad Pitt et Leonardo DiCaprio réunis pour la première fois à l’écran par Quentin Tarantino, ou, hors compétition, Elton John, qui présentera le biopic qui lui est consacré – on chuchote qu’il pourrait improviser un concert sur les marches – ou encore Sylvester Stallone.
Et les femmes
On attend aussi davantage de films de femmes cinéastes. Après une édition 2018 marquée par le mouvement MeToo, les comités de sélection sont désormais paritaires, et les effets sont là: 20 réalisatrices ont été sélectionnées cette année, dont 4 en compétition, un record modeste, mais un record tout de même.
La compétition internationale s’annonce donc virile: cinq cinéastes déjà palmés sont en lice, quand ils ne sont pas palmés deux fois (Ken Loach, les frères Dardenne). Abdellatif Kechiche, Terrence Malick, Quentin Tarantino mais aussi Pedro Almodovar, Xavier Dolan ou Arnaud Desplechin complètent ce club d’habitués extrêmement prestigieux.
Face à des auteurs à la réputation aussi écrasante, on espère que les films des concurrentes et concurrents plus modestes se révéleront très brillants et très singuliers, sans quoi le palmarès pourrait s’avérer exempt de jeunesse, de femmes et de nouveauté.
Raphaële Bouchet/mcc/boi avec agences
Discrète présence suisse
On ne peut pas avoir Godard et une Palme d’or spéciale à chaque fois. Seuls deux longs-métrages suisses ou coproduits par la Suisse ont été retenus à Cannes, "Les Hirondelles de Kaboul", film d’animation de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mevellec (Un Certain Regard) et le très prometteur premier film de Blaise Harrison, "Les Particules", à la Quinzaine des réalisateurs.
Last but not least, feu Bruno Ganz sera bien là, sur grand écran et en compétition officielle, dirigé, dans son dernier rôle, par le très culte Terrence Malick.