Terrence Malick est un cinéaste qu’on croyait définitivement perdu. Il s'est fait rare jusqu’à "The Tree of Life", Palme d’or en 2011. Le réalisateur des "Moissons du ciel" et de "La Ligne rouge" s’est mis à produire beaucoup et à sortir des films sentencieux et nombrilistes dont les stars, quand elles n’étaient pas coupées au montage, servaient l’esthétique publicitaire.
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Trame plus narrative
On s’attendait donc au pire, qui heureusement, n’est pas arrivé. Car Malick renoue avec une trame plus narrative, même si elle tient dans un mouchoir de poche. Cette "vie cachée", c’est celle d’un paysan autrichien durant la Seconde Guerre mondiale, interprété par August Diehl. Il refuse de servir dans l’armée nazie et se retrouve en prison, tandis que sa femme gère seule la ferme et les enfants.
Le cinéaste célèbre toujours autant la nature et nous sert son habituel délire mystique: dans sa soif d’absolu et de bien, le résistant incarne une icône, une figure christique, et feu Bruno Ganz, qui apparaît quelques minutes, un Ponce Pilate nazi.
La grandiloquence de la forme non plus n’a pas disparu, mais on est saisi par la beauté des images, la force d’incarnation des personnages et l’utilisation brillante des archives d’époque. Malick n’est plus tout à fait Malick, mais il remonte la pente.
Raphaële Bouchet/mcc