"Do the Right Thing" de Spike Lee offre une plongée dans le Brooklyn révolutionnaire des années 80, échaudé par la canicule et les tensions raciales. Le film ouvre la rétrospective Black Light du Festival de Locarno, l'un des points forts de cette édition, ouverte à la diversité.
Cette rétrospective propose un panorama de la diversité du cinéma noir du 20e siècle. Au total, cela représente 47 films et tout autant de voix venues d'Europe, des Caraïbes et d'Amérique.
Des films emblématiques à valoriser
Pour Greg de Cuir Jr, curateur de la rétrospective, le but était de mettre en lumière des films qui n'avaient pas eu la visibilité méritée au moment de leur sortie. "Certains films que nous présentons ont eu beaucoup de succès bien sûr, mais d'autres méritaient à mon avis d'être à nouveau regardés et reconsidérés" explique-t-il.
Des races movies des années 20, aux films emblématiques de la Blaxploitation, ce courant qui a revalorisé l'image des Afro-Américains dans les années 70, la rétrospective explore et interroge l'univers de réalisateurs ayant rendu visibles des réalités souvent occultées. A l'image de "Rue Cases-Nègres" de la Martiniquaise Euzhan Palcy, première femme noire à avoir gagné un Lion d'argent à la Mostra de Venise en 1983, puis un César.
J'étais noire, j'étais jeune et j'étais femme… j'avais trois handicaps que j'ai transformés en atouts.
Une pionnière. Elle sera la première femme de couleur à être produite par un studio hollywoodien avec son film "Une saison blanche et sèche". Si elle considère avoir "ouvert la voie", Euzhan Palcy constate aussi que cette voie s'est immédiatement refermée derrière elle: "ils voulaient de mon talent, mais tous les films que j'ai proposés ne les intéressaient pas".
Aujourd'hui, la rétrospective Black Light prend le contre-pied de cette sous-représentation des minorités sociales et ethniques. Une sorte de réécriture de l'histoire du cinéma.
Sujet TV: Fanny Zürcher
Adaptation web: ld