Après l'adaptation de son très médiatique "Gomorra" en 2008, Roberto Saviano voit un autre de ses ouvrages consacrés à la mafia sortir en salles, à savoir "La Paranza dei Bambini". Ce film est tiré de son livre éponyme paru en 2016 et traduit en français par le titre "Piranhas", ce qui explique la coexistence de deux titres pour ce film.
Pour cette adaptation, Roberto Saviano s'est tourné vers Claudio Giovannesi, qui s'était déjà intéressé aux jeunes et à la précarité dans son précédent film, "Fiore", en 2017.
Fascination-répulsion pour la mafia
Prix du scénario à Berlin, "La Paranza dei Bambini" propulse le spectateur dans les étroites ruelles de Naples avec ses quartiers et ses clans dont on peine à saisir la géographie. Tourné en napolitain, ce film se veut une fresque sociale et romanesque dépeignant cette fascination-répulsion qui existe pour la mafia.
On y rencontre un groupe d'adolescents qui doivent commencer à faire des choix pour leur vie. Mais ces jeunes adultes n'ont en réalité pas le choix, parce qu'ils ont été biberonnés aux magouilles et baignent déjà dans le milieu mafieux. Ils vont évidemment suivre cette voie-là et même profiter du fait que les dirigeants de la Camorra sont soit en exil, soit en prison pour se faire une place.
La fin de l'innocence
Leur leader est le charismatique Nicola. Il se déplace en scooter avec ses potes et tous sont armés jusqu'aux dents, formant un escadron sans peur ni sentiment. Le tout avec un esprit d'innocence, comme si ce n'était qu'un jeu et même aux moments les plus tragiques. Mais ils vont peu à peu perdre cette candeur, à l'image de ce sapin de Noël que l'on fait tomber au début du film.
Pour trouver ces jeunes acteurs, l'équipe du film a écumé Naples et a rencontré plus de 4'000 garçons âgés de 14 à 18 ans avant de sélectionner les neuf membres du groupe. Si certains se sont présentés spontanément à des castings, la plupart ont été repérés directement dans la rue, dans leur quotidien.
boi