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"Godfather of Harlem", un biopic de gangsters porté par Forest Whitaker

La loi des séries - Godfather of Harlem
La loi des séries - Godfather of Harlem / La loi des séries / 1 min. / le 9 octobre 2019
La série "Godfather of Harlem" est le nouveau bébé de Chris Brancato, co-auteur de "Narcos". Elle s'intéresse cette fois à l'histoire tardive de Ellsworth "Bumpy" Johnson, une légende du crime à Harlem, dans les années 1940 et 1950.

Dans "Godfather of Harlem", Bumpy est interprété par la force tranquille Forest Whitaker, dont le jeu très sobre sied particulièrement bien au personnage. Il en impose, mais calmement.

Autour de lui gravite une palette d'acteurs chevronnés, comme Vincent d'Onofrio, qui campe un mafieux italien, cela va sans dire, tout comme Chazz Palminteri. Dans la série, on retrouve également Giancarlo Esposito, alias Gustavo Fring dans "Breaking Bad".

Harlem sous héroïne

Après dix années passées sous les verrous, Bumpy revient dans son quartier au début des années 1960. Le boss Bumpy Johnson est donc de retour aux affaires après dix ans de prison à Alcatraz. Bien sûr, après tout ce temps, les rues de Harlem ont beaucoup changé. L'héroïne a envahi le quartier, à cause de la mafia italienne qui a pris la place laissée vacante.

Pour tenter de récupérer son statut, ainsi que le respect de la rue, Bumpy va s'allier au héros du moment, Malcom X. Bumpy a les flingues, Malcom a les hommes. L'un représente le crime organisé, l'autre le mouvement pour les droits civiques. L'un fait pencher la série du côté gangster, l'autre vers l'angle politique.

C'est d'ailleurs ce qui est intéressant avec "Godfather of Harlem", car du point de vue de la narration ou de la mise en scène, la série ne révolutionne pas le genre. Mais en partant du personnage réel de Bumpy Johnson, qui a véritablement collaboré avec Malcom X, ainsi qu'avec Adam Clayton Powell, le premier Afro-Américain à entrer au congrès new-yorkais, en 1961, la série gagne en intérêt.

Les blacks sont dans la rue, ils manifestent pour leurs droits, et les blancs ont peur de perdre leurs acquis. Pendant ce temps-là, Bumpy Johnson se prend la tête avec les Italiens, et tente de sauver sa fille, droguée jusqu'à l'os. C'est un personnage complexe: d'un côté, il regrette qu'il y ait autant de drogues dans les rues, mais de l'autre, c'est quand même avec l'argent de la drogue qu'il pourra se remplumer et récupérer sa place de leader.

C'est qui James Brown?

Quelques trames parallèles, dispensables, alourdissent le récit, et ne servent apparemment qu'à faire durer la fiction. Regrettable, mais pardonnable. Notamment par le biais de l'angle musical, la série de Chris Brancato abordant l'explosion de la soul, un genre musical que les blancs vont écouter dans les sous-sols de Harlem.

A sa sortie de prison, une des premières choses que Bumpy demande à sa charmante épouse est: "mais c'est qui ce James Brown?" La bande-originale tape aussi dans le récent avec des morceaux spécialement concoctés pour la série, et chapeautés par le producteur de hip-hop Swiss Beatz.

Le son est bon. Le casting, impeccable. L'aspect historique est pertinent: "Godfather of Harlem" s'annonce comme un divertissement violent et efficace.

Crystel Di Marzo/ld

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