Un symbole. Grimé, sous forme de masque, ou présent sur des graffitis, la figure de cinéma et de comics américains du célèbre ennemi de Batman inspire la révolte.
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Une moquerie du monde
Sur trois continents différents, la présence du Joker au centre des manifestations n'étonne pas Mathilde Larrère, historienne des révolutions à l'Université de Paris: "On retrouve des éléments d'une culture populaire. Parce que le Joker, on peut considérer qu'à partir du moment où c'est de fait le personnage d'un film, ce n'est pas du tout surprenant de le voir activé dans un mouvement".
Pour cette spécialiste d'Histoire contemporaine un mouvement est majoritairement composé de classes populaires: "Elles utilisent donc les éléments de leur culture pour exprimer des colères, des joies, des fêtes".
"Le personnage du Joker en particulier est un personnage qui peut être activable dans le cadre des luttes, parce qu'il y a un effet 'résistance à une oppression', une espèce de moquerie du monde", souligne-t-elle.
Cacher et protéger son visage
A Hong-kong, depuis que le gouvernement a introduit une loi d'urgence interdisant aux manifestants de se dissimuler le visage, la présence du Joker dépasse le simple symbole.
C'est aussi une manière de se cacher et d'aller à l'encontre des règles: "Il y a un an, dans les différents mouvements, on voyait apparaître des masques de la Casa de Papel. A un moment, il y a eu beaucoup de masques d'Anonymous dans les manifestations. Le masque s'explique parce qu'il s'agit de cacher son visage et de protéger son visage des modes de répression qui le nécessitent".
Et pour Mathilde Larrère, autant prendre un masque pour ce qu'il représente, à l'image du Joker.
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Sujet radio: Natacha Van Cutsem & Grégoire Perroud
Adaptation web: Stéphanie Jaquet