"#JeSuislà": pour Alain Chabat dont c'est le meilleur rôle
"Un divan à Tunis": pour distinguer Freud d'un Barbu
"Le Prince oublié": pour voir Omar Sy en collant
"La fille au bracelet": pour savourer un grand film de procès
Lise, adolescente de 16 ans vivant dans un quartier résidentiel, a-t-elle assassiné sa meilleure amie? Deux ans plus tard, son procès s'ouvre. Coupable ou innocente?
Le spectateur, jamais omniscient dans ce récit sans flashback, est placé dans le rôle d'un juré d'assises et doit imaginer, au fil des témoignages, ce qui s'est réellement passé. Vrai film de procès, "La fille au bracelet" dépasse le "whodunit" en montrant avec finesse la fracture des générations. A noter qu'Anaïs Demoustier qui joue le rôle de la procureure est la soeur du réalisateur, Stéphane Demoustier.
>> A lire, notre critique : "La Fille au bracelet", film de procès haletant
"La Communion": pour mesurer l'ambivalence du bien (et du mal)
Daniel, 20 ans, se découvre une vocation spirituelle dans un centre de détention mais son passé criminel l'empêche de faire le séminaire. Qu'importe! Au culot, il va remplacer un prêtre de campagne, y compris dans les offices religieux. Son éloquence et sa ferveur vont fasciner la petite communauté très conservatrice.
Inspiré d'une histoire vraie, "La Communion" de Jan Komasa raconte l'histoire d'une imposture sans juger son héros, partagé entre sa nature violente, son désir de rédemption, sa foi sincère et son excitation à subjuguer une population qui lui fait confiance. Le film, qui n'est jamais un brûlot contre la religion, doit beaucoup à son interprète, le charismatique Bartosz Bielenia. Captivant.
"Adam": pour un double et beau portrait de femmes
"Adam" met en scène la relation entre Samia, une jeune femme enceinte hors mariage, et Abla, veuve et mère d'une fillette de huit ans, qui tient une pâtisserie dans la Medina de Casablanca. Hostiles au départ, les deux femmes vont apprendre à s'apprivoiser et à devenir plus fortes. Elles en ont bien besoin dans cette société patriarcale qui supporte mal les femmes seules.
Avec "Adam", son premier film, l'actrice Maryam Touzani se penche sur le calvaire des mères célibataires au Maroc, considérées comme des parias. Un huis-clos sensuel et sensible.
>> A lire, notre critique : "Adam" raconte le calvaire des mères célibataires au Maroc
"Adoration": pour goûter à l'amour absolu
Paul, un jeune garçon solitaire, rencontre Gloria, la nouvelle patiente de la clinique psychiatrique où travaille sa mère. Tombé amoureux fou de cette adolescente trouble et solaire, Paul va s'enfuir avec elle, loin du monde des adultes.
Troisième volet de la "trilogie ardennaise" de Fabrice du Welz, "Adoration" se présente comme un conte cruel et contemplatif sur la perte de l'innocence et l'exacerbation des sentiments. Entre road-movie, thriller et réalisme poétique, le film est d'une grande beauté. Bouleversant pour les uns, maniériste pour les autres.
Et encore....
Sortis depuis un certain temps mais hautement recommandables:
"Scandale": pour comprendre les mécanismes du harcèlement
Le film raconte la chute, en juillet 2016, du fondateur de la chaîne d'information américaine Fox News, Roger Ailes, suite à une affaire de harcèlement sexuel généralisé.
"Scandale" démonte subtilement les mécanismes du harcèlement et met en lumière cette notion si difficile à cerner juridiquement: le consentement. Multiplication des points de vue, trois actrices au jeu impliqué, scénario bien construit et réalisation rythmée, "Scandale" est ce qu'on appelle un divertissement intelligent.
"1917": pour vous immerger au coeur de la Première Guerre
Deux soldats britanniques doivent traverser les lignes ennemies pour porter un message crucial qui pourrait sauver des centaines de vies. Cette course contre la montre, le réalisateur britannique Sam Mendes la filme en un plan-séquence de deux heures, sans coupe apparente. Une prouesse technique qui nous plonge au coeur de la Première Guerre mondiale.
"Les filles du Docteur March": pour son formidable casting
Une construction sophistiquée faite de flashbacks gigognes pour une lecture à la fois fidèle et contemporaine du roman de Louisa May Alcott, "Little Women". Sur ce grand récit d'émancipation, la réalisatrice, scénariste et actrice américaine Greta Gerwig ose les sentiments, l'allégresse comme la tristesse, avec subtilité. On rit, on pleure, on danse. Un film qui raconte la joie d'être femme.
RTS Culture/mcm
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