"Batman", le film qui a lancé la saga

Grand Format

Warner Bros / The Guber Peters C / Collection ChristopheL/AFP

Introduction

Le film de Tim Burton sorti en 1989 remet au centre du jeu cinématographique un personnage de superhéros, adoré des geeks européens et des enfants américains. Un justicier masqué combattant un méchant haut en couleur.

Chapitre 1
Un succès phénoménal

Créé par Bob Kane et Bill Finger en 1939, Batman a survolé la bande dessinée, le cinéma et les séries télé pendant des années, avant de s'incarner, 50 ans plus tard, sous les traits d'un Michael Keaton, combattant le Joker joué, lui, par Jack Nicholson.

L'adaptation quasi systématique des personnages de comics américains naît au cinéma à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Le succès phénoménal remporté par le "Batman" de Tim Burton au box-office n'est certainement pas étranger à cela et influence, encore aujourd'hui, les choix des producteurs hollywoodiens.

411 millions de dollars de recettes, 750 millions pour les produits dérivés. Au moment de sa sortie "Batman" est le 5e film le plus rentable de tous les temps. Les prix se multiplient: Golden Globes, Saturn Awards, Oscar.

La bande originale de Danny Elfman, qui comporte également plusieurs chansons de Prince, connaît également un grand succès. Les singles "Batdance" et "Partyman" s'entendent littéralement sur toutes les radios et les télévisions passent le clip en boucle.

Chapitre 2
Une histoire de chauve-souris

Depuis quelque temps, les criminels de Gotham City frémissent et propagent une rumeur: un homme chauve-souris serait bien décidé à faire de l'ordre dans la ville. Un journaliste et une photographe de presse, Vicky Vale, persuadés de son existence, se lancent sur sa piste.

Ils ne savent pas que derrière le masque se cache le milliardaire play-boy Bruce Wayne qui, traumatisé enfant par la mort de ses parents, a décidé de jouer les justiciers masqués.

Et il y a du boulot. Car la ville de Gotham City est contrôlée par le parrain du crime Carl Grissom. Celui-ci, inquiet de l'ambition démesurée de son second, Jack Napier, lui tend un guet-apens dans une usine de produits chimiques. C'est là, qu'apparaît, sous les yeux ébahis des policiers et des bandits, le mystérieux justicier vêtu d'un costume de chauve-souris.

Jack Napier se retrouvant face à Batman, lui tire dessus et finit par tomber dans une cuve de produits toxiques. Il est rejeté plus loin, les traits déformés par un rictus.

Napier n'est plus, il est devenu le Joker. Sa folie en fait désormais un adversaire à la mesure de Batman. Après avoir éliminé Carl Grissom et ses acolytes, le Joker entreprend une campagne de terreur en intoxiquant la population avec le Smylex, un produit mortel qui laisse sur les visages de ses victimes un sourire macabre.

Batman doit agir. Et vite. Car le Joker est ambitieux. Il veut empoisonner la ville et tuer tous ses habitants. Il jette également son dévolu sur Nicky Vale, qui entre temps, s'est mise à sortir avec Bruce Wayne. Batman va devoir sauver sa belle, prise en otage, sauver Gotham, et tuer le Joker. L'issue de la confrontation se fera sur le parvis de la cathédrale de la ville.

L'affiche du film "Batman" de Tim Burton. [MB - Warner Bros Pictures]
L'affiche du film "Batman" de Tim Burton. [MB - Warner Bros Pictures]

Chapitre 3
Le personnage de Batman

Getty Images
Bob Kane, créateur de "Batman". Ici en 1998. [AP/Keystone - George Brich]
Bob Kane, créateur de "Batman". Ici en 1998. [AP/Keystone - George Brich]

Batman est un personnage qui apparait pour la première fois en mai 1939 dans le numéro 27 de Detective Comics. A cette époque, les comics books sont relativement récents. L'arrivée de Superman vient tout juste de bousculer l'industrie de la BD.

L'éditeur de la firme DC, Vince Sullivan, demande à un dessinateur, Bob Kane, 18 ans tout juste, et à son scénariste, Bill Finger, de créer un nouveau superhéros qui pourra avoir le même impact que Superman.

A partir de souvenirs communs, Bob Kane et Bill Finger s'amusent à inventer un personnage de justicier qui lorgne du côté de Zorro, de Sherlock Holmes, de Houdini le magicien. Du renard à la chauve-souris, il n'y a qu'un pas. Dualité de l'être, le vengeur nocturne est un nanti, torturé par la mort de ses parents, un homme du monde qui peut se payer tous les gadgets qu'il faut pour faire le bien et rendre la justice. Ses automobiles s'inspirent des machines volantes de Léonard de Vinci et le costume de chauve-souris vient d'un film des années 1920 où figurait un bandit déguisé, "The Bat".

Le personnage acquiert vite ses caractéristiques principales: le collant gris, la cape, la cagoule aux oreilles pointues. Il n'est pas extraterrestre comme Superman, mais profondément humain, il ne doit ses victoires qu'à sa ruse, son intelligence, un entraînement physique intense et une soif de vengeance. Le personnage devient chevalier de la nuit. C'est un vigilant. Mais c'est aussi un hors-la-loi.

Au début, Batman, "le justicier de l'Ombre" comme on l'appelle, n'affronte pas de super Vilains. Il démantèle des gangs, étrangle des loups-garous, poursuit un fantôme à l'opéra. Les premiers mois de son existence sont rythmés par les histoires noires, les histoires de détective, à la Philippe Marlowe. A partir du numéro 38, Batman a pour partenaire un jeune orphelin, Robin. Les super Villains arrivent petit à petit, dès les années 1940. Le Joker d'abord, puis Catwoman.

Bob Kane se consacre corps et âme à son personnage. Non pas en le dessinant. Il fait ça pendant une petite année. Mais il engage des assistants et il ne lâche pas l'affaire. Jusqu'aux années 1980, il est derrière chaque dessin. Très vite la popularité de Batman est à son comble.

Le public s'est pris d'amitié pour cet orphelin tragique, mais milliardaire, qui subvient aux besoins de Robin. La bande dessinée racontant ses aventures devient quotidienne. On porte ses aventures à l'écran en 1943. C'est Harry Cohn, le patron de la Columbia qui lui offre son premier feuilleton télé. Des années de succès. Mais la Batmania s'effrite. Les gamins des années 1950, devenus les jeunes gens des années 1960 rêvent plus de twist et de Beatles que de Batman. DC voit ses ventes chuter. Il est alors fortement question d'arrêter de produire les histoires de la chauve-souris.

Adam West dans le rôle de "Batman" dans la série TV. 1966 [MP/Portfolio/Leemage/AFP]
[MP/Portfolio/Leemage/AFP]

Mais dans la maison d'Hugh Hefner, le patron de Playboy, au cours d'une soirée certainement arrosée, quelques producteurs redécouvrent les épisodes dessinés assez farfelus des années 1940 et décident de réactualiser tout ça sur un ton résolument psychédélique.

Batman est sauvé. L'acteur Adam West enfile le costume de l'homme chauve-souris. C'est le délire. La série avec ses costumes kitsch, ses dialogues improbables, ses inserts de textes fait adhérer les foules. Les enfants adorent. D'autant que le merchandising suit. Des livres, des disques et des jouets. Batman est partout.

Trois ans et 120 épisodes plus tard, le feuilleton s'impose comme un monument de la kitscherie sixties. On imagine alors en 1965, un premier long métrage qui n'a pas le succès de la série. A la fin des années 1960, la Batmania retombe.

Mais les BDs continuent, deviennent de la pop culture essentielle. Les dessinateurs se succèdent, imposent un nouveau style. Batman se fait de plus en plus sombre et combat des méchants en rapport avec son temps. Frank Miller révolutionne le tout avec "Batman: Dark Knight", un chef-d'œuvre d'art contemporain et gothique à souhait. Une histoire glauque où Batman se fait violent, extrémiste et met à mal son image. Nous sommes en 1986. Le livre cartonne en librairie. Bob Kane est presque choqué du succès de son disciple.

La couverture de la BD "Batman The Dark Knight Returns" de Frank Miller sortie en 1986. [Urban Comics]
La couverture de la BD "Batman The Dark Knight Returns" de Frank Miller sortie en 1986. [Urban Comics]

Chapitre 4
L'adaptation au cinéma de Tim Burton

AFP - Collection Christophel / RnB © Warner Bros Pictures

C'est le succès de la bande dessinée de Frank Miller qui redonne un coup de boost à l'adaptation cinématographique de la BD. Il faut dire que le projet est dans le viseur depuis de nombreuses années. La Warner fait écrire un scénario à Sam Hamm, scénario qui plaît beaucoup à Bob Kane et aux pontes de la Warner. Puis la société de production s'en va chercher Tim Burton, un tout jeune réalisateur à l'univers déjanté, noir, mais drôle, qui travaille pour le moment sur un film étrange: "Beetlejuice".

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Bosser sur un aussi gros projet n'effraie pas du tout le réalisateur de 30 ans, prêt à relever tous les défis comme son Batman. Mais comment s'attaquer à un monument de la BD? Comment imaginer renouveler le genre après 50 ans et en faire un héros à la mesure des années 1990, tout en conservant la vérité originelle du mythe? C'est un vrai défi.

Tim Burton se pose pas mal de questions: "Comment un millionnaire philanthrope devient-il un justicier masqué? Pourquoi Bruce Wayne a-t-il besoin de se transformer en Batman? Peut-être parce qu'il est un paradoxe vivant: sa fortune, son prestige résultent du drame le plus terrible qui puisse arriver à un enfant. Cet homme possède en fait une double personnalité. Il est en conflit avec lui-même et l'acharnement qu'il met à faire le bien est aussi étrange que celui du Joker à faire le mal. Nous sommes remontés aux sources mêmes de l'histoire, en décrivant le meurtre des parents de Bruce Wayne et les premiers exploits de Batman avant l'arrivée de Robin. Ce n'est pas un extra-terrestre, c'est un simple mortel avec des aptitudes physiques exceptionnelles. C'est un lutteur, mais ce n'est pas un colosse. C'est un homme comme vous et moi."

Pour les sociologues, c'est cette humanité de Batman, sa complexité qui explique son succès depuis sa création. Mais Batman parait parfois bien pâlot face au Joker. Dans une interview en 1989, Tom Burton explique:

"Beaucoup de gens ont dit que le Joker, dans le film, prenait le pas sur Batman. Mais le fait est que ce type maquillé de blanc, avec des cheveux verts et habillé en violet, joué par Jack Nicholson, franchement ce n'est pas ce qu'on peut qualifier de subtil. Et de l'autre côté, vous avez le personnage de Batman, qui est beaucoup plus un personnage de l'ombre, c'est quelqu'un qui se réprime et qui veut rester dans l'ombre. Et je voulais juste le traiter de cette manière, essayer de ne pas les faire rentrer en compétition l'un contre l'autre. Le Joker est dans la lumière et Batman dans l'ombre."

Chapitre 5
Un casting qui ne plaît pas d'emblée

Warner Bros / The Guber Peters C / Collection ChristopheL/AFP - The Guber Peters C.

Le casting est peut-être l'élément le plus déterminant pour donner corps à ces personnages de papier. Michael Keaton est engagé pour jouer Bruce Wayne/Batman. Très vite c'est une levée de boucliers de la part des fans. Trop petit, pas assez de menton, pas assez de cheveux, trop moche. Tim Burton, au contraire, est convaincu par son acteur qui fait d'ailleurs un "Beetlejuice" très convaincant dans le film précédent du réalisateur.

Il veut du mystère, pas des muscles, une psychologie profonde avec un minimum d'effet. Son acteur a néanmoins dû s'imposer face aux divers mâles alpha du moment à Hollywood, Mel Gibson, Kevin Costner, Charlie Sheen, Pierce Brosnan, Sylvester Stallone, Alec Baldwin, Tom Cruise, Robert Downey Jr, Patrick Swayze.

Bob Kane, en coulisses apporte sa caution: "J'ai retrouvé en Michael Keaton le vrai Batman tel que Bill Finger et moi-même l'avions imaginé. Il donne au personnage un relief considérable, il est sorti de la BD pour devenir un homme avec ses contradictions".

Michael Keaton dans le rôle de "Batman". [Warner Bros Pictures / Collection ChristopheL/AFP]
Michael Keaton dans le rôle de "Batman". [Warner Bros Pictures / Collection ChristopheL/AFP]

Pour le Joker, entre Ray Liotta et Willem Dafoe, c'est Jack Nicholson qui l'emporte. La Warner a ainsi sa tête d'affiche. De plus, Nicholson sait particulièrement bien jouer les psychopathes, comme on a pu le voir dans "Vol au-dessus d'un nid de coucou" ou "Shining".

Jack Nicholson accepte le rôle du Joker sous certaines conditions: un salaire colossal, un pourcentage sur les recettes, des horaires fixes, le droit de veto sur son maquillage. Pour avoir Nicholson, la Warner accepte tout.

L'acteur se montre absolument charmant durant le tournage. Pour Vicki Vale, la journaliste, on engage en remplacement de Sean Young, la blonde Kim Basinger, star de "Neuf semaines et demie", film dans lequel elle effectue le striptease le plus hot de l'histoire du cinéma. Kim Basinger vêtue de blanc, de crème, sa chevelure blonde éclatante, est la tache de lumière dans l'univers noir de Gotham City.

Dans le Batman de Tim Burton, il y aurait dû y avoir le personnage de Robin. Mais son personnage s'intégrait mal dans le scénario. On élague. De plus, Kiefer Sutherland à qui le rôle aurait dû échoir, le refuse. Robin n'apparaitra qu'en 1997 dans le film de Joel Schumacher, "Batman et Robin".

Chapitre 6
Le tournage

Warner Bros / The Guber Peters C / Collection ChristopheL/AFP - Warner Bros / The Guber Peters C

C'est dans les studios de Pinewood en Angleterre que se déroule le tournage de "Batman" entre octobre 1988 et janvier 1989. Le budget de 35 millions de dollars. Le seul décor naturel du film est Hatfield House, l'ancienne demeure de Lord Salisbury dans la banlieue de Londres qui devient dans le film le manoir de Bruce Wayne,

A Pinewood, le tournage est digne d'une opération militaire de grande envergure. Les décors du film occupent la majorité des 18 plateaux et une cinquantaine d'hectares de terrains. Trois directeurs artistiques et plus de 200 ouvriers qualifiés ont édifié, sous le contrôle de Anton Furst, le décor le plus important construit en Europe depuis "Cléopâtre". Pour celui-ci, il faut imaginer Gotham City. Une ville somptueuse, avec des relents de New York, hétéroclite, coincée entre passé et présent.

La ville qu'ils conçoivent tire vers le "Metropolis" de Fritz Lang et "Blade Runner". Le décor fera beaucoup pour le succès du film. Tout comme les costumes et les accessoires. Les costumes sont soignés. Batman, le personnage, se crée son propre opéra dont il est le héros. Il portera donc une armure, près du corps. Adieu le survêtement, le slip et la paire de collants. Il devient imposant. Un homme ordinaire devient un superhéros. N'importe qui semble musclé dans le costume. N'importe qui semble grand et puissant. Il devient réellement avec sa cape un chevalier de la nuit.

Pour le Joker, les tenues sont outrancières, cheveux verts, visage blafard, lèvres rouges. La prothèse que l'on pose tous les jours à Jack Nicholson parachève le déguisement.

Le plus gros du travail portera sur les accessoires. La Batmobile est un casse-tête. Cinq mois pour la conception de la voiture et sa construction. Et pour la faire marcher, évidemment. La Batmobile n'appartient à aucune époque précise. Elle tire son inspiration dans les bolides historiques des engins employés dans les années 1930 sur les lacs salés de l'Utah, jusqu'au Stingrays des années 1950. C'est une machine de guerre, la voiture qu'un chevalier du Moyen Âge aurait eue si une telle technologie avait existé à l'époque. 6 mètres de long, 3,10 mètres de large, dotée d'une cuirasse blindée amovible, de mitrailleuses lourdes et de charges explosives.

Chapitre 7
La sortie du film

Warner Bros Pictures / Collection ChristopheL/AFP

Comment un justicier masqué, déguisé en chauve-souris, peut-il renverser toutes les tendances et s'imposer comme le personnage de fiction le plus connu du grand public? Grâce à un marketing fort bien rodé de la part des maisons de production hollywoodiennes, marketing que nous connaissons encore mieux aujourd'hui.

En France, fait étonnant, en 1989, tout le monde ne connaît pas encore Batman. Le logo avec la chauve-souris fait penser à une bouche qui sourit. Et puis, on a assez à faire avec le bicentenaire de la révolution. La Batmania gagnera l'Europe un peu après les Etats-Unis où avant même que le film ne sorte, la Batmania prend possession de tous les esprits. Les arrêts de bus où les affiches du film sont posées sont vandalisés, les affiches emportées. Le trailer du film est filmé dans les salles de cinéma avec des petites caméras et envoyés à gauche à droite. La Warner sait faire les choses en grand.

Pour lancer ce film événement en juin 1989, la maison de production martèle le logo sur fond jaune pendant deux mois avant la sortie du film. Puis c'est l'invasion: casquettes, T-shirts, broches, tasses, pendentifs, bracelets, montres, jouets, des badges, même la batcave jouet avec la totale, pont amovible, treuil et ascenseur. On achète qui des caleçons, qui des chaussettes, qui des pulls avec le logo.

Le masque du Joker se vend très bien, ainsi que sa boule à rire qui apparaît à la fin du film. La Warner limite au maximum les projections de presse pour ne pas dévoiler le film. Et ça marche. C'est précisément cette attente qui excite les foules.

>> A écouter: l'émission "Travelling" consacrée au film :

Michael Keaton dans rôle de Batman ("Batman", Tim Burton, 1989). [AFP - Collection Christophel / RnB © Warner Bros Pictures]AFP - Collection Christophel / RnB © Warner Bros Pictures
Travelling - Publié le 1 mars 2020

La Première a lieu un vendredi soir, le 23 juin 1989, au Westwood Theatre en Californie. Les gens ont fait la queue depuis déjà deux jours pour y assister. Beaucoup sont déguisés. Bob Kane, le créateur du personnage, vient assister à la Première avec son épouse.

"Le soir de la Première a été un moment très touchant pour nous deux, mais principalement pour Bob. Quand on est arrivé près du cinéma, et qu'on a commencé à voir la foule, c'était comme la fête du Nouvel An sur Time square, et Bob m'a regardée. Quand j'en parle encore aujourd'hui, je suis émue. Ses yeux étaient remplis de larmes. Il n'avait jamais vécu ça… Plus tard il m'a dit: Comment? Pourquoi autant de gens aiment ça? Il n'arrivait pas à comprendre. Et en même c'était très touchant de voir que tant de gens dans le monde entier étaient conquis".

"Batman" fait une sortie fracassante. Il rapporte aux Etats-Unis 200 millions de dollars en moins de 6 semaines. Les critiques sont plutôt positives. Presque toutes saluent la performance de Jack Nicholson et l'univers burtonien. Aux Oscars, le film reçoit une récompense pour la meilleure direction artistique. Aux Golden Globes, c'est Jack Nicholson qui reçoit le prix du meilleur acteur dans une comédie.

Tim Burton est vite approché par la Warner pour imaginer une suite. Ce sera "Batman le défi" en 1992. Il cède ensuite sa place à Joel Schumacher pour "Batman Forever" en 1995 et "Batman et Robin" en 1997. La franchise passe ensuite à Christopher Nolan à partir de 2005 avec "Batman Begins", suivi de "The Dark Knight: Le Chevalier noir" et "The Dark Knight Rises". En 2016, Batman combat Superman. On le retrouve aussi dans "Justice League" sans parler de Batman en aventure Lego.

Le personnage, tout comme son comparse le Joker, font à présent partie de l'imaginaire collectif, comme le petit chaperon rouge ou le grand méchant loup.