Publié

Fondateur du Groupe 5, le cinéaste suisse Jean-Louis Roy est décédé

Jean-Louis Roy, cinéaste et membre fondateur du Groupe 5, est décédé à l'âge de 82 ans. [Cinémathèque suisse - Carine Roth]
Décès du cinéaste Jean-Louis Roy / Le Journal horaire / 23 sec. / le 30 mars 2020
Le cinéaste genevois Jean-Louis Roy, membre fondateur du Groupe 5 à l'origine du renouveau du cinéma suisse, est décédé ce week-end à l'âge de 82 ans, annonce lundi la Cinémathèque suisse. Ce pionnier de la Télévision suisse romande est l'auteur de nombreux films et documentaires.

"Sa disparition des suites d’une longue maladie en pleine pandémie peut sonner comme un étrange tour du destin, où la fiction parfois se rapproche un peu trop du réel", écrit Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse dans un hommage à Jean-Louis Roy. Il fait référence à "Black-Out", un film réalisé en 1970.

Dans ce long-métrage, Jean-Louis Roy décrit la vie d'un couple d'aînés qui, par peur paranoïaque d’une catastrophe nucléaire, décide de se cloîtrer chez lui, dans sa petite villa de banlieue. "Un huis clos apocalyptique qui fait froid dans le dos à l’heure où un tiers de la planète est confiné", ajoute le directeur de la Cinémathèque suisse.

Cette oeuvre a été réalisée dans le cadre du Groupe 5, dont il est l'un des initiateurs. Créée en 1968 avec quatre autres réalisateurs - Alain Tanner, Michel Soutter, Claude Goretta et Jean-Jacques Lagrange (remplacé par Yves Yersin en 1971), cette maison de production est à l'origine du renouveau cinématographique suisse, un cinéma à contre-courant.

>> A voir: le documentaire sur la carrière de Jean-Louis Roy (2015) :

Cinéma Suisse: Jean-Louis Roy
Cinéma Suisse: Jean-Louis Roy / Cinéma Suisse / 31 min. / le 17 décembre 2015

Pionnier de la Télévision suisse romande

Jean-Louis Roy s’est pris de passion très tôt pour le cinéma, relève Frédéric Maire. A 12 ans, il crée un ciné-club pour ses camarades. A 16 ans, il est embarqué par René Schenker dans l’équipe de pionniers qui donnent naissance à la Télévision genevoise, qui deviendra bientôt la Télévision suisse romande (TSR).

Après un apprentissage de photographe, il rejoint la TSR comme caméraman et monteur, travaillant notamment avec Claude Goretta. Devenu réalisateur, il signe en 1964 l’émission de télévision "Happy End", qui remporte la Rose d’Or au Festival de Montreux. Il signe en 1967 son premier long-métrage de fiction "L'inconnu de Shandigor".

A partir de 1972, il va privilégier le reportage en réalisant des documentaires. En 2001, il propose et présente "Portraits passion", une série de vingt émissions qui regroupent ses meilleurs documentaires de création. Il a pris sa retraite en 2006.

>> A lire également, le dossier des archives de la RTS : Jean-Louis Roy, un regard décalé

ats/aq

Publié