Afin de pallier la fermeture des salles de cinéma, le CNC, le Centre national du cinéma français, vient d’autoriser, à titre exceptionnel, 31 films à bénéficier d’une sortie avancée en VOD. C'est une première dans l'histoire du cinéma français, tenu à une règle qui lui est propre: la chronologie des médias qui oblige les films à attendre quatre mois après leur sortie pour pouvoir être exploités en VOD, et jusqu'à trois ans pour être proposés sur une plateforme de streaming.
Une règle de plus en plus contestée puisqu'elle se focalise sur les exploitants de salles au détriment des producteurs et des distributeurs qui souhaiteraient plus de souplesse, sur le modèle américain.
Une liste de qualité
Cette dérogation touche des oeuvres sorties entre fin décembre 2019 et le 4 mars dernier, parmi lesquelles "La fille au bracelet" de Stéphane Demoustier, le dernier film avec Alain Chabat, "#Jesuislà", la comédie psychanalytique avec Golshifteh Farahani "Un divan à Tunis" ou des longs-métrages américains comme "Le cas Richard Jewell" de Clint Eastwood et "1917" de Sam Mendes.
Certains films sortis le 14 mars, et qui ont réussi leur début de sortie en salles, ont préféré ne pas demander cette dérogation pour ressortir plus tard, leur potentiel étant à peine entamé. C'est le cas de "De Gaulle" et "La Bonne épouse" qui, en deux jours, avaient rencontré leur public.
Mode d'emploi
Pour ceux dont la sortie était prévue après le 14 mars, le CNC a également pris les devants. Il facilitera leur diffusion en VOD, sans attendre la réouverture des cinémas, et en ne demandant pas aux producteurs et diffuseurs de rembourser les aides allouées pour leur diffusion.
"Ces deux dispositifs ne remettent en cause en aucune manière la chronologie des médias", insiste le CNC, alors que les discussions sont âpres pour faire évoluer ce dispositif à l'heure du streaming.
Concrètement, comment fait-on pour avoir accès à ces 31 longs métrages? Il suffit de taper le titre du film dans un moteur de recherche en ajoutant VOD et de cliquer sur le premier lien. Le prix dépend des plateformes, mais il faut compter entre 5 et 6 euros pour les louer et 10 à 15 euros pour l'acheter.
Rafael Wolf/mcm