En 1946, Heidi est confiée par son père à une famille suisse. Elle ne le sait pas encore à cet instant-là mais jamais il ne reviendra la chercher. Plus de soixante-dix ans plus tard, le réalisateur suisse François Yang interroge sa mère âgée de 80 ans au sujet de son passé. Les souvenirs d'Heidi ne composent qu'une infime partie du puzzle familial. S'ensuit alors un voyage en Chine en quête d'une reconstitution mémorielle.
Petite et grande histoire entremêlée
"L'urgence du film tenait surtout au fait que ma mère approchait de ses 80 ans", explique à la RTS François Yang. "Mon grand-père avait dit à ma mère qu'il la récupérerait dans deux ans à l'époque et n'est jamais revenu suite à une série d'événements et de déconvenues. Il ainsi fini par refaire sa vie en Chine. Ma mère s'est donc retrouvée petite fille chinoise dans la campagne fribourgeoise, victime de sa différence (...), comme un animal dans un zoo".
En Chine, le documentaire nous cueille soudain dans une autre histoire que celle de la famille de Heidi. La petite et la grande histoire s'entremêlent. Là-bas résident encore un frère, un demi-frère et une demi-soeur, qui chacun.e.s témoignent de leur histoire. Le récit évoque soudain le destin des membres de la famille persécutée par le Parti Communiste chinois ainsi que les traces de la Révolution culturelle encore très présente dans les esprits.
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