Jusqu'à présent, l'usage voulait aux Etats-Unis qu'un délai de 90 jours s'écoule entre la première projection d'un film et sa sortie sur un quelconque format numérique (DVD, vidéo à la demande, etc).
L'accord "pluri-annuel" conclu entre Universal et AMC ramène ce délai minimum à 17 jours, selon un communiqué des deux groupes transmis à l'AFP.
"L'expérience en salles continue d'être le coeur de notre activité. Le partenariat forgé avec AMC est animé par notre désir mutuel d'assurer un avenir prospère à l'écosystème de la distribution de films et de satisfaire la demande des consommateurs", déclare dans le communiqué Donna Langley, présidente d'Universal Pictures.
La fin d'une guerre
"AMC accueille avec enthousiasme ce nouveau modèle industriel", assure de son côté le directeur général de la plus importante chaîne de salles de cinéma d'Amérique du Nord, avec 8'000 écrans.
"La vidéo à la demande premium ajoute au potentiel de rentabilité des studios de cinéma, ce qui devrait à son tour se traduire par la sortie de films en plus grand nombre", estime Adam Aron.
Fin avril, M. Aron avait pourtant vivement critiqué Universal, qui avait exprimé son intention de sortir ses films à la fois en salles et sur les plateformes de VOD, même une fois la pandémie de Covid-19 passée. AMC avait même écrit aux studios pour les avertir qu'il ne projetterait "plus aucun film Universal dans ses cinémas" par mesure de rétorsion.
Termes confidentiels
Les termes de l'accord annoncé mardi, qui survient alors que l'industrie cinématographique mondiale est mise en difficulté par la crise sanitaire et le confinement, restent "confidentiels", insiste le communiqué.
Mais les deux groupes vont commencer dans les semaines à venir des "discussions autour des accords de distribution dans les pays européens et du Moyen-Orient" où AMC est implanté, précisent-ils.
L'an dernier, les cinémas ont engrangé des profits records, à hauteur de 42,5 milliards de dollars, à la faveur notamment d'une série de grosses productions Disney. Mais l'essentiel de leur croissance s'est fait hors d'Amérique du Nord et les exploitants de salles voient depuis longtemps d'un mauvais oeil l'engouement des spectateurs pour les services de streaming.
afp/ld