Mercredi soir, Isabelle Moret, la présidente du Conseil national et Hans Stöckli, président du Conseil des Etats, feront le déplacement à Locarno. Leurs interventions ainsi que celles de Marco Solari, président du Festival et Lili Hinstin, sa directrice artistique seront diffusés en direct sur Youtube.
La directrice de l'Office fédéral de la culture Isabelle Chassot y sera également mais ne prendra pas la parole, a précisé un porte-parole de l'OFC.
Aider les créateurs...
Locarno 2020 propose pendant onze jours près de 120 films dans six sections, sous la devise "1 web et 3 salles de cinéma". Le festival, qui n'a pas souhaité se livrer à un copié/collé d'une édition normale, a pour objectif d'aider les créateurs en difficulté mais aussi les exploitants et les distributeurs.
Pour les premiers, deux sélections officielles (dix films suisses et dix internationaux) sont rebaptisées pour l'occasion "Les films après demain" (The Films After Tomorrow) et proposent des projets qui ont vu leur production suspendue par la pandémie. Les deux jurys ne sont composés que de cinéastes, dont la réalisatrice et scénariste américaine Kelly Reichhardt qui ouvre virtuellement le festival mercredi soir.
... et les distributeurs
Pour les exploitants et les distributeurs, une partie des recettes de la billetterie sera reversée aux salles qui programment du cinéma d’auteur. Un sponsor a acheté 12'000 billets et les spectateurs en ligne pourront faire un don.
Pour cette édition inédite, la programmation accessible en ligne sur une plateforme VOD propose des extraits de films inachevés ou des anciennes productions qui ont eu l'honneur de la Piazza Grande, lors de précédentes éditions. Quelques films pourront être vus dans trois salles à Locarno et Muralto, avec entre 200 et 300 personnes selon les salles.
Cinq courts-métrages romands
Une seule compétition officielle est maintenue, celle des Léopards de demain (Pardi di domani). Parmi eux une dizaine de projets suisses dont cinq romands.
Avec "Trou noir" ("Black Hole"), le Valaisan Tristan Aymon, 34 ans, un ancien étudiant de l'ECAL, raconte, pendant 28 minutes, l’adolescence dans un Valais rural qui prend des teintes américaines.
"Ecorce" ("Peel"), réalisé par le duo fribourgeois Samuel Patthey et Silvain Monney, 27 ans, est un film d'animation de 15 minutes, qui a pour décor un EMS. Il s'agit de la première collaboration entre les deux jeunes gens.
"Une grive battant ses ailes contre le vent" ("Um Tordo Batendo As Asas Contra o Vento") est un docu-fiction au titre en portugais qui essaie de capter le quotidien d’un travailleur étranger dans une ferme genevoise. Pendant 16 minutes, Alexandre Haldemann, 25 ans, étudiant à l'HEAD à Genève, tente de cerner la réalité de ceux d'"en bas".
Justine de Gasquet, 29 ans, aussi étudiante à l'HEAD à Genève, a travaillé uniquement avec des images d'archives. Son travail s'appuie sur une correspondance qu'elle a entretenue avec un prisonnier américain. Intitulé "The De Facto Martyr Suite", ce court-métrage dure 18 minutes.
Enfin, Aylin Gökmen, 29 ans, propose avec "Esprits et roches: un mythe açorien" (Espiritos e Rochas: um Mito Açoriano) un film en noir et blanc entre rêve et documentaire. On y voit des éruptions volcaniques et l'impact de cette proximité sur les habitants des Açores.
Sur réservation
Les courts-métrages pourront être vus en salle et seront partagés en ligne sur réservation à 1'590 internautes. Ce chiffre correspond au nombre de spectateurs qui auraient pu assister physiquement aux séances normalement. Dès le mois de novembre, tous ces court-métrages seront proposés en salle à travers la Suisse.
Les amateurs du 7e art pourront encore suivre pendant cette édition des débats en ligne, organisés entre de jeunes cinéastes et des auteurs confirmés.
ats/mcm
Festival de Locarno du 5 au 15 août. Cliquer ici pour connaître le programme en détail.