Sadisme et mièvrerie dans "Blue Velvet"

Grand Format Cinéma

AFP - DE LAURENTIIS ENTERTAINMENT GROU / COLLECTION CHRISTOPHEL

Introduction

Sorti en 1986, "Blue Velvet" est un film à énigme avec une pointe de sadomasochisme signé David Lynch, avec Kyle MacLachlan, Isabella Rossellini, Dennis Hopper et Laura Dern.

Chapitre 1
Sordide et fascinant

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Le film commence par une charmante oreille coupée égarée dans un jardin. Un jeune homme part de cette oreille grouillante de fourmis, épie une dangereuse chanteuse de cabaret. Son périple à la fois baudelairien et hitchcockien lui fait découvrir vices et perversions.

A la sortie de "Blue Velvet", les avis sont partagés. Certains crient au génie, d'autres quittent les cinémas, dégoutés. La violence sexuelle des images et le portrait de Dennis Hopper en psychopathe pervers et sadique font scandale. La cruauté de l'horreur cachée sous la surface lisse d'une paisible ville américaine renforce encore l'impression dérangeante première voulue par le réalisateur.

En Italie, Isabella Rossellini, dont la beauté est une fierté nationale et qui apparaît dans "Blue Velvet" en victime d'un détraqué sexuel, est accusée de trahison à l'esprit de son père, figure emblématique du cinéma.

"Blue Velvet" est l'illustration à l'échelle humaine d'un court récit d'angoisse, récit que propose un David Lynch au ton singulier, avec un univers sordide, fascinant et très personnel. Il s'agit du 4e film du réalisateur qui marque le début de son succès sur la scène internationale.

Chapitre 2
Une histoire de voyeurisme

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Dans la jolie petite ville américaine de Lumberton, en Caroline du Nord, les oiseaux gazouillent sous un ciel d'azur, les enfants vont à l'école, les pompiers font des signes sympathiques depuis leur camion, les roses et les tulipes semblent les garantes d'un bonheur idyllique. Tout semble idéal.

Mais un homme qui arrosait son jardin est victime d'une attaque cérébrale et s'effondre. Son fils, Jeffrey Beaumont, après lui avoir rendu visite à l'hôpital, découvre une oreille humaine dans un champ. Cette oreille, en décomposition, est couverte d'insectes. Jeffrey amène immédiatement sa trouvaille à l'inspecteur Williams et fait ainsi la connaissance de sa fille, la jolie Sandy.

Lauran Dern et Kyle MacLachlan dans "Blue Velvet". [AFP - De Laurentiis Entertainment]
Lauran Dern et Kyle MacLachlan dans "Blue Velvet". [AFP - De Laurentiis Entertainment]

Poussé par la curiosité et un certain goût pour le mystère, Jeffrey va mener l'enquête avec elle pour découvrir à qui appartient cette oreille et ce que cache cette histoire macabre, derrière la façade apparemment innocente de Lumberton. Ses premières recherches le conduisent chez une chanteuse soupçonnée d'avoir tué son amant. Elle se nomme Dorothy Vallens. Elle chante dans un cabaret de la ville.

Très vite, Jeffrey se rend compte que Dorothy est victime d'un chantage ignoble, obligée de céder à tous les caprices de Frank Booth, truand pervers et sadique qui détient son fils et son mari en otage.

De fil en aiguille, Jeffrey va découvrir une certaine perversion, l'amour et l'interdit, mais il va surtout mettre toute son énergie pour sauver Dorothy des mains de Frank Booth.

"Blue Velvet" est une histoire assez simple. David Lynch conduit deux récits de nature différente qui se croisent et se répondent.

D'une part, une enquête policière, peuplée de voyous et de flics corrompus. D'autre part, l'initiation sentimentale et sexuelle d'un jeune homme. Le secret derrière la porte, c'est évidemment le mystère de l'amour, le plaisir de l'interdit, et la transgression des tabous.

Une fois son histoire écrite, David Lynch dépose son scénario chez des producteurs. Mais entre la fin des années 1970, et le début des années 1980, le scénario est ballotté entre les mains de différents producteurs hollywoodiens.

Trop sexuel, trop violent, trop bizarre, le scénario de "Blue Velvet" est systématiquement rejeté. David Lynch passe deux ans à réécrire des brouillons de son script sans succès.

En 1985, il a dans l'idée de refaire un film plus personnel. Un peu dans la lignée de ce qu'il avait fait avec "Eraserhead" en 1977, film surréaliste de ses débuts, ou alors du succès teinté de nostalgie et de bizarre de son "Elephant Man". Entre-temps, il y a eu "Dune" qui s'est enlisé dans les sables de la superproduction de science-fiction.

David Lynch veut retrouver la passion de ses débuts pour les mondes vertigineux et les visions de cauchemar. Il insiste auprès des producteurs. "Blue Velvet", il y croit. Et la chance va lui sourire. Son film se fera, grâce aux studios indépendant De Laurentiis Entertainment Group. Mais Dino de Laurentiis pose ses conditions: "Tu fais ton film, dit-il au réalisateur, mais tu touches la moitié de ton salaire et tu réduis le budget d'autant. Moyennant quoi, je te fous la paix".

Lynch est satisfait. Le tournage sera fauché, lui n'aura pas un rond, mais la liberté artistique n'a pas de prix.

Chapitre 3
La musique, un langage

AFP - De Laurentiis Entertainment Grou

"Blue Velvet" est le titre d'un refrain qu'interprète chaque soir cette chanteuse habillée de lune et de bleu sur la scène du Slow Club. La chanson imprime la tonalité au film, un temps, une ambiance. La coloration des années 1960, d'une époque où tout semblait réglé, caché sous le vernis d'une société en plein rêve américain.

Pour David Lynch, musicien dans l'âme et artiste complet, la musique est une part importante, presque vitale de la composition de ses films. Pour lui, la musique permet de traduire sans paroles sentiments et émotions, et de créer un climat. Le sans-parole vient de son passé de peintre qui adore l'art abstrait et expressionniste. Et le cinéma est un art à la fois abstrait et expressionniste.

David Lynch ne travaille pas seul. Il s'entoure des précieux conseils et de la créativité sonore hors norme d'Angelo Badalamenti. C'est sa collaboration avec David Lynch qui révèle le compositeur new-yorkais, fils d'immigrés italiens. Pour "Blue Velvet", il explore des notes stridentes, et décadentes, s'immerge dans les univers sombres, use de frétillements symphoniques, et se surexpose sur les images du réalisateur.

Le compositeur Angelo Badalamenti. [AFP - Christophe Ketels]
Le compositeur Angelo Badalamenti. [AFP - Christophe Ketels]

L'usage intelligent de balades anodines, mêlées à la musique d'Angelo Badalamenti souligne le climat particulier du film.

Chapitre 4
De la peinture au cinéma

AFP - Anne-Christine Poujoulat

Quand le réalisateur parle de son enfance américaine, il la décrit invariablement comme un moment idyllique, une sorte de rêve éveillé permanent dont le seul point problématique fut sans doute une vie nomade obligée.

Donald Lynch, son père, est chercheur en biologie, dépendant du ministère de l'Agriculture. Il est régulièrement muté pour son travail. David accompagne souvent son père dans la forêt et reste seul à l'attendre.

De cette enfance nomade et en contact avec la nature, Lynch conservera un goût de la rêverie éveillée, très importante pour la création de son imaginaire. Une trajectoire familiale qui est aussi une sorte d'exploration intérieure d'une Amérique montagneuse et profonde qui nourrira sans doute les œuvres futures du cinéaste.

Mais l'enfance de David Lynch, c'est d'abord la peinture. Vers l'âge de 14 ans, le futur cinéaste se prend de passion pour ce moyen d'expression qui sera le sien pendant des années.

En 1965, il décide d'étudier à la Pennsylvania Academy of Fine Arts de Philadelphie. C'est là qu'il prend définitivement conscience de son potentiel d'artiste. C'est pendant ses études qu'il réalise qu'à la peinture, il manque deux dimensions: le mouvement et le son. Et puis, le cinéma est le plus court chemin entre sa tête et son cœur. "La peinture me fait plaisir, mais j'ai voulu un jour la faire bouger. Aussi je me suis mis à faire du cinéma." L'étudiant en art qu'il est fait l'acquisition d'une caméra 16mm avec laquelle il réalise en 1967 son tout premier film, une expérimentation où une peinture s'anime.

David Lynch sur le tournage de "Blue Velvet". [AFP - De Laurentiis Entertainment Grou]
[AFP - De Laurentiis Entertainment Grou]

En 1970, David Lynch et sa famille s'installent en Californie. En 1971, le cinéaste commence la préparation de ce qui deviendra son premier long métrage. Une bombe surréaliste, tragique, en noir et blanc: "Eraserhead".

Le film sort à l'automne 1977 au cinéma Village et va devenir par la magie des séances de minuit du samedi soir un véritable phénomène et un authentique film culte. Semaines après semaines, le film devient peu à peu, aux Etats-Unis et surtout à New York un vrai phénomène, relayé par des prises de position en sa faveur comme celle de John Waters ou de Stanley Kubrick.

Présenté au Festival d'Avoriaz en 1978, "Eraserhead" obtient l'Antenne d'or, un prix spécial du jury présidé par William Friedkin, le réalisateur de "L'Exorciste".

C'est grâce à "Eraserhead" que David Lynch se voit proposer "Elephant Man", produit par Mel Brooks, réalisateur de "Frankenstein Junior". Lynch passe alors d'une œuvre quasi expérimentale, dominée par l'étrangeté, à un film de commande, un film hollywoodien avec un budget confortable et une narration nettement plus classique.

Pour Lynch, "Elephant Man" est en quelque sorte le deuxième film parfait, à la fois son plus grand succès à ce jour et une réussite artistique saluée par la critique. Cette réussite commerciale ne lui fait en plus pas perdre son statut de cinéaste culte.

Arrive alors un film de commande, l'adaptation à l'écran d'un roman de science-fiction, "Dune". C'est un échec.

Lynch doit remonter la pente, présenter à nouveau un film qui lui ressemble. Ce sera "Blue Velvet" qui lui vaut la promotion au rang de réalisateur qui compte. Repeinte en noire, c'est l'Amérique de la violence, des perversions et de l'horreur qui y joue le rôle principal.

Chapitre 5
Les acteurs du film

AFP - De Laurentiis Entertainment Grou

Les personnages de David Lynch sont plus des types, des typologies, que de vrais êtres humains: ils représentent chacun un type ou une qualité. Dans "Blue Velvet", c'est particulièrement frappant.

Sandy est la fille gentille qui pardonne tout, Dorothy est la mauvaise, dérangée. Frank est le mal incarné. Quant à Jeffrey, le personnage principal, c'est un peu un idéaliste, une sorte de Tintin reporter un peu naïf à qui tout peut arriver.

Pour incarner ces typologies à l'écran, David Lynch choisit des acteurs relativement peu connus. Le contenu du scénario et le budget modéré du film ont limité le nombre de célébrités que pouvait embaucher le réalisateur.

Le rôle de Frank Booth, le truand pervers, est d'abord proposé à deux autres acteurs, dont Willem Dafoe qui le refuse. Le caractère vulgaire et trop intense du personnage, complètement névrosé, le rebute. Le rôle est ensuite proposé à Dennis Hopper qui accepte.

Dennis Hopper dans "Blue Velvet". [AFP - De Laurentiis Entertainment Grou]
[AFP - De Laurentiis Entertainment Grou]

Pour le rôle de Dorothy Vallens, Lynch pense tout d'abord à Hanna Schygulla, actrice allemande, muse de Werner Fassbinder. Elle refuse le rôle, tout comme Helen Mirren.

C'est alors que le destin va mettre sur sa route une jeune femme de 35 ans. Elle se nomme Isabella. Il la croise dans un restaurant new-yorkais. Lynch ne sait rien d'elle quand il la rencontre au cours d'un dîner. Il la trouve belle, mystérieuse. Il est frappé par cette aura de tristesse qui le guidera pour le rôle de Dorothy. Ce n'est pourtant pas une inconnue. Elle est la fille d'Ingrid Bergman et de Roberto Rossellini et essaie désespérément de faire oublier cet état de fait.

Isabella Rossellini possède un ovale de visage parfait, une peau qui vibre à la lumière. Quelque chose d'hautain et d'autoritaire dans le visage de cette jeune femme dont l'image est véhiculée à des millions d'exemplaires dans tous les magazines du monde.

Depuis 1983, Isabella Rossellini est l'icône de Lancôme, un contrat qui fait d'elle un des mannequins les plus célèbres et les mieux payés du monde. Avec le cinéma, elle entretient des rapports compliqués et contradictoires. Elle tourne son premier film, "Le Pré", des frères Taviani, qui ne rencontre pas le succès. Elle se dit que c'est de sa faute, ne tourne plus. Avec "Blue Velvet", le cinéma la rattrape au tournant.

Jeune femme troublante, victime du désir des hommes, elle se prête à des scènes de sadisme pour les besoins du rôle. "Je n'ai pas trouvé ce film difficile, car j'ai tout de suite compris le sens du personnage", dit-elle.

Kyle MacLachlan et Isabella Rossellini dans "Blue Velvet" de David Lynch. [AFP]
Kyle MacLachlan et Isabella Rossellini dans "Blue Velvet" de David Lynch. [AFP]
Isabella Rossellini dans "Blue Velvet" de David Lynch. [AFP - De Laurentiis Entertainment]
[AFP - De Laurentiis Entertainment]

Le cinéaste a une seule idée en tête pour le personnage de Jeffrey Beaumont: Val Kilmer. Mais l'acteur, comme tous les autres premiers approchés, refuse le rôle, prétextant que le scénario n'est que "pornographie".

Chris Isaak, dont Lynch utilisera deux chansons pour le film, refuse aussi le rôle. Finalement, la proposition est faite à Kyle MacLachlan, le héros de "Dune", qui lui, accepte immédiatement. Pour l'acteur, "Blue Velvet" signe son retour. Car après "Dune", Lynch et MacLachlan sont à peu près aussi populaires à Hollywood que les ingénieurs de la Nasa après Challenger.

Kyle MacLachlan et Isabella Rossellini dans "Blue Velvet" de David Lynch. [AFP]
Kyle MacLachlan et Isabella Rossellini dans "Blue Velvet" de David Lynch. [AFP]

Chapitre 6
Un conte de fées sans fée

AFP - De Laurentiis Entertainment Grou

"Blue Velvet" est un chromo sous lequel on trouvera du Jérôme Bosch, peintre primitif flamand du 15e siècle à l'univers torturé mâtiné d'esprit sixties: barrières blanches, pelouses vertes, tulipes jaunes, roses rouges filmées avec une insistance hyperréaliste. Tout a l'air de couler calmement entre le passage du facteur, des pompiers et l'arrosage vespéral.

"Ce mélange de sadisme et de mièvrerie c'est mon invention, dit David Lynch. Je ne sais pas si c'est un cas pathologique exact, mais ça me fascinait. Il y a d'ailleurs un autre mélange trouble dont le jeune héros découvre lui même sous sa propre vie calme des choses noires et violentes. C'est un voyage à l'intérieur de ses propres abîmes. Tout le film est un voyage qui explore la surface d'une petite ville et ce qu'il y a en dessous. Je l'ai situé dans les années 1960 parce qu'il y a là une atmosphère d'innocence perdue, une nostalgie qu'il était intéressant de faire se rencontrer avec la violence actuelle. C'est un mélange de vieillerie et de modernisme dans la pensée comme dans la forme."

Une image du film "Blue Velvet". [AFP - De Laurentiis Entertainment Grou]
[AFP - De Laurentiis Entertainment Grou]

A cause du budget limité, il faut aller vite. Beaucoup de scènes sont des premières prises. Autre conséquence du budget, il faut tout tourner à Wilmington en Caroline du Nord là où Dino de Laurentiis a ses studios.

Wilmington en Caroline du Nord, le décor du film "Blue Velvet" de David Lynch. [AFP - De Laurentiis Entertainment Grou]
Wilmington en Caroline du Nord, le décor du film "Blue Velvet" de David Lynch. [AFP - De Laurentiis Entertainment Grou]

David Lynch et son chef opérateur, Fred Elmes inventent un monde multiple, saturé de couleurs. Blancs lumineux, bleu étouffant, rouges violents, bruns noyés, verts acerbes. Le temps semble se geler au passage des couleurs. Du papier glacé. Trop lisse, comme dans un magazine.

Derrière la page des images vénéneuses, c'est un clin d'oeil aux peintres que connaît bien Lynch, Gustave Moreau et son univers fantastique et symboliste et Norman Rockwell, l'illustrateur américain qui dessine si bien l'American Way of life.

Le tournage se passe parfaitement bien, très tranquillement. David Lynch dirige de manière très fluide, imprimant juste l'humeur de la scène, en deux trois mots, jamais avec grandes phrases. Il est toujours présent, assis sur une petit chaise, serré contre la caméra.

Le tournage se termine au début du printemps 1986. Le film sortira à l'automne.

Chapitre 7
Entre scandale et génie

AFP - De Laurentiis Entertainment Grou

En 1986, la navette Challenger explose dans l'espace, la comète de Halley frôle la terre, les Etats-Unis bombardent la Libye. Le 26 avril, c'est la catastrophe de Tchernobyl.

1986, c'est la mort de Coluche, d'Otto Preminger, de Daniel Balavoine et de Simone de Beauvoir, la fin de la dictature de Ferdinand Marcos aux Philippines, un gros choc pétrolier.

Et le 19 septembre de cette même année, "Blue Velvet" sort au cinéma. Le film choque. Durablement. Profondément. Les spectateurs se lèvent par grappes et quittent la salle pendant les passages les plus éprouvants. On crie au génie ou au scandale.

L'affiche du film "Blue Velvet". [AFP]
L'affiche du film "Blue Velvet". [AFP]

Ce qui va le plus choquer l'opinion publique, c'est la folie du personnage de Frank Booth, joué par Dennis Hopper et qui s'acharne à dégrader physiquement et psychiquement Isabella Rossellini.

Isabella Rossellini incarne la candeur virginale, sinon la rigueur absolue qui porte les traces d'une infinie tristesse.

>> A écouter, l'émission "Travelling" consacrée au film :

Blue velvet, David Lynch, 1986. [AFP - DE LAURENTIIS ENTERTAINMENT GROU / COLLECTION CHRISTOPHEL]AFP - DE LAURENTIIS ENTERTAINMENT GROU / COLLECTION CHRISTOPHEL
Travelling - Publié le 31 juillet 2020

En Italie, le film soulève des vagues de protestation quand on voit le rôle provoquant donné à l'héritière du père du néoréalisme. Dans les gazettes, on condamne la trahison d'Isabella Rossellini. L'Italie lui reproche de bafouer la mémoire de son père Roberto Rossellini, la pureté de sa mère Ingrid Bergman. Les mêmes journaux qui bien avant sa naissance avaient conspués ses parents pour leur liaison hors mariage.

"J'ai définitivement compris la justesse de mon choix lorsque j'ai appris que mon père avait à l'époque personnellement invité David Lynch dans son école de cinéma et lorsque j'ai vu Billy Wilder et Robert Wise adorer ce film. Ils m'ont même confié que ma mère '’aurait fait ce film, malgré le scandale ou à cause de lui" dira Isabella Rossellini.