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"La Flamme", une parodie du "Bachelor" au casting de rêve

Jonathan Cohen tient le rôle de Marc dans "La Flamme". [MakingProd - Julien Panié]
La chronique culturelle - La série "La flamme" / La chronique culturelle / 2 min. / le 9 octobre 2020
Un célibataire et treize prétendantes prêtes à tout pour le séduire sous l'oeil des caméras durant neuf semaines: ce n'est pas une saison inédite du "Bachelor", mais la première d'une nouvelle série française Canal+ hilarante.

Marc est pilote de ligne. Beau, intelligent, drôle, il ne lui manque plus qu'une co-pilote à ses côtés pour filer la vie parfaite. Du moins, selon la présentation qu'en fait l'animateur de "La Flamme", face aux caméras plantées devant la superbe villa que s'apprêtent à habiter le célibataire et les treize femmes choisies pour le séduire...

Au début du siècle, "Le Bachelor", série de "dating", faisait fureur en affichant les couleurs pourpres d'un romantisme gluant tout en excitant notre pulsion scopique, celle qui nous intime à regarder par le trou de serrure d'autres chambres à coucher que la nôtre.

"La Flamme" reprend tous les codes du "Bachelor", pour en offrir une parodie grandiose, parce que sans retenue. Tous les travers de ce type d'émission sont exploités: son sexisme, son impudeur - même si les sexes sont floutés. Son hypocrisie aussi: par exemple, la politique de quota est ici poussée jusqu'à l'absurde, avec une prétendante nonagénaire (Marie-Pierre Casey) une aveugle championne en tout (Florence Foresti) et une ex-mourante sauvée in extremis par une greffe de cœur de singe (Adèle Exarchopoulos).

La politique du quota poussée jusqu'à l'absurde dans "La Flamme". [MakingProd - Julien Panié]
La politique du quota poussée jusqu'à l'absurde dans "La Flamme". [MakingProd - Julien Panié]

Plus qu'une critique de la télé-réalité

La satire est évidente. Mais c'est avant tout de l'humour burlesque, volontiers grossier, parfois absurde. Quelque part entre "Les Nuls" de Canal+ et les comédies américaines à la Ben Stiller. D'ailleurs, cette série s'inspire d'une autre parodie, "Burning Love", produite par Ben Stiller.

Mais ce qui donne sa qualité unique à cette "Flamme", outre son écriture ciselée et éhontée, c'est sa distribution. Autour de Jonathan Cohen, le créateur de la série qui tient le rôle principal du célibataire, Marc, faux-pilote de ligne mais vrai mâle alpha d'une bêtise abyssale, il y a entre autres Doria Tillier, la candidate pleureuse, Leila Bekhti, la tueuse, Géraldine Nackache venue aussi pour trouver l'amour mais plutôt parmi les candidates.

Pierre Niney brille aussi, en psy charlatan, inventeur d'une technique qui consiste à se "purifier de l'intérieur" en nettoyant son intérieur à lui, c'est-à-dire son cabinet. Quant à Vincent Dedienne, il excelle dans la peau de l'animateur placide, indispensable maillon de cette machine perverse. L'humoriste genevoise Marina Rollman fait également une apparition en chirurgienne qui a perdu la foi. Tous tirent leur puissance comique du fait qu'ils adhèrent complètement et sans limite, à la folie de leurs personnages volontairement caricaturaux.



Un beau casting ne garantit pas le succès, mais peut largement y contribuer: difficile de ne pas faire le parallèle avec la série "Dix pour cent", l'un des plus grands succès de ces dernières années dans la catégorie des séries françaises. Et si "La Flamme" connaissait le même destin?

Projetée en avant-première dans la section hors-compétition au Festival International Cannes Séries le 9 octobre, elle sera diffusée sur Canal+ à partir du 12 octobre. Et pour se consoler faute d'être abonnés à la chaîne cryptée, les spectateurs amateurs de séries drôlement réussies peuvent se préparer à découvrir la 4e saison, inédite, de "Dix pour cent", sur RTS Un dès le 16 octobre.

Anne-Laure Gannac/ld

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