Le festival fribourgeois propose cette année six premières mondiales, trois internationales, six européennes et trente-huit premières suisses, annoncent les organisateurs lundi dans un communiqué.
Les douze longs métrages et les seize courts métrages de la section "Compétitions internationales" sont autant d’incursions en Asie, Afrique, Amérique latine et Europe de l’Est. "Nous présentons douze films particulièrement forts et magistraux, qui ont parfois un peu perdu le fil de leur carrière à cause de la pandémie, et dont certains étaient initialement sélectionnés dans d’autres festivals. C’est une fierté de les présenter enfin comme il se doit, sur grand écran, au FIFF!", commente Thierry Jobin, directeur artistique.
Mexique et Rwanda en lumière
Le FIFF dédie sa section "Nouveau territoire" au Rwanda pour mettre en lumière l’un des pays à la cinématographie la plus jeune du monde. Le cinéma du Mexique est à l'honneur grâce aux votes de 43 cinéastes du pays, dont Alejandro González Iñarritu: l’occasion de (re)découvrir le film "Los olvidados" de Luis Buñuel (primé à Cannes en 1951). Le réalisateur Guillermo del Toro, qui a également participé au panel, donnera en visioconférence depuis Hollywood une masterclass ouverte au public.
Le festival propose un week-end commun avec le festival de musique Les Georges. La nouvelle section du FIFF intitulée "Les désirs du public" est programmée par le public, avec cinq comédies musicales cultes choisies par des centaines de votant·es. Expérience inédite: des binômes, choisis parmi les volontaires du public, présenteront ces séances.
Cartes blanches à Etienne Daho et La Gale
Deux grandes personnalités de la musique s’emparent des cartes blanches: le roi de la pop française Étienne Daho –qui donnera une masterclass samedi 24 juillet et présentera ses films fétiches, qui, tous, questionnent à la folie l’identité sexuelle et la liberté– et la comédienne et figure montante du hip-hop suisse Karine Guignard, alias La Gale, avec des films engagés sur le Liban et la Palestine.
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Familles bienvenues
Le voyage du FIFF se fait aussi en famille, avec la section "Découvertes en famille": des courts métrages sans dialogues dès 4 ans, le chef-d’œuvre de 1939 "Le Magicien d’Oz" (dès 6-7 ans), l’épopée picaresque de fans de football dans "Africa United" (dès 9 ans), ou encore un film de superhéros indonésien, "Gundala" (dès 14 ans).
Pour les adultes les plus téméraires, les "Séances de minuit" raviront les fanas de dingueries sud-coréennes ("The Odd Family: Zombie on Sale", "Night of the Undead"), de bizarreries finlandaises ("NIMBY – not in my backyard") ou de westerns australiens stroboscopiques ("True History of the Kelly Gang"). En guise de Film d’ouverture, le FIFF choisit de surprendre son public et propose une surprise musicale. Et en Film de clôture? Surprise, là encore!
mh
Le programme de la compétition internationale
A découvrir cet été au FIFF: le film chinois "Anima", tourné dans les forêts de la Mongolie intérieure, met l’humain face à la nature; deux films japonais – "A Balance", enquête sombre et haletante, et "True Mothers", drame familial à fleur de peau de Naomi Kawase – ; deux films de Corée du Sud – l’absurde et drôle "Voice of Silence" et ses nettoyeurs de cadavres déconcertés face à une fillette (avec l’acteur star du petit et grand écran Yoo Ah-in), et le mélodrame romantique ultime, "Josée", dont le réalisateur Kim Jong-kwan viendra à Fribourg compter les larmes des spectatrices et spectateurs.
Adilkhan Yerzhanov séduit pour la quatrième fois le FIFF avec sa comédie "Yellow Cat", dans laquelle son antihéros, qui se prend pour Alain Delon dans "Le Samouraï", rêve de projeter "Chantons sous la Pluie" dans les plaines kazakhes.
L’ironique "Gaza mon amour", deuxième long métrage des jumeaux cinéastes palestiniens Arab et Tarzan Nasser, dresse un état des lieux inventif de la bande de Gaza. "Bad Christmas" (Argentine/Uruguay) est une comédie noire jubilatoire, tandis que le mexicain "New Order", couronné d’un Lion d’argent à Venise, est une impressionnante et irréversible dystopie.
"La Nuit des Rois" est une fable politique au cœur d’une prison ivoirienne, et le poignant "Quo vadis, Aida?" brosse le portrait d’une femme au courage exemplaire à Srebrenica en 1995. L’impressionnante actrice Maryna Koshkina qui incarne une adepte de sports de combat dans l’ukrainien "Blindfold" fera le déplacement à Fribourg pour présenter le film.