Neuf ans après la ballade hallucinée de "Holy Motors", Leos Carax, 60 ans, et six longs métrages seulement, revient sur la Croisette avec "Annette", conte onirique et musical porté par Marion Cotillard (une cantatrice de renommée internationale) et Adam Driver (un comédien de stand-up), deux amants passionnés qui vont devenir parents d'une fillette mystérieuse.
Le film, tourné en anglais, fait l'ouverture du festival de Cannes ce mardi, en partie sous l'étendard suisse puisque "Annette" a été coproduit par la société genevoise Garidi Films et le producteur indépendant Jamal Zeimal Zade. Le film est à l'affiche dès mercredi, sur les écrans romands.
"Dès mes débuts, j’ai pensé à des films musicaux, à des films sur la musique, mais j’étais terrifié à l’idée de travailler avec des compositeurs", explique le cinéaste qui n'a jamais été avare de morceaux musicaux dans ses films, de David Bowie à Serge Reggiani, de Kylie Minogue à Boris Vian, en passant par Prokofiev et Benjamin Britten.
Ce sont les frères Sparks qui vont réaliser son voeu. Le duo pop-rock américain - que Carax admire depuis l'album "Propaganda" (1974) - est venu lui-même proposer au cinéaste l'idée d'"Annette", soit une dizaine de chansons.
"Nous étions familiers avec son oeuvre et on adore 'Les amants du Pont-Neuf'", confie à l'AFP Russell, le chanteur du duo. Avec un certain culot, depuis leur Los Angeles natal, les Sparks envoient à Carax un album en préparation pour voir ce qu'il en pense. Le réalisateur est conquis et veut le transposer sur pellicule.
Carax tient enfin son film musical et les Sparks leur entrée en cinéma après plusieurs désillusions. Le duo aurait dû en effet jouer dans un film de Jacques Tati et participer à l'adaptation d'un manga avec Tim Burton. Deux projets avortés pour le duo de frangins, dont on se souvient qu'ils ont collaboré avec les Rita Mitsouko pour "Singing In The Shower".