"Coup de projecteur", la série qui explore les coulisses du cinéma
>> Le cinéma est une industrie ou un artisanat. Dans les deux cas, il fait travailler de nombreux corps de métier.
>> Du scénario au casting, puis du montage au doublage, il y a un avant et un après tournage, autant d'étapes nécessaires pour qu'un film arrive en salles.
>> Chaque matin, La 1ère va à la rencontre de ces gens de l'ombre, crédités au générique mais peu connus du grand public, qui oeuvrent à la naissance d'un film.
Une série proposée par Bertrand Bichaud.
Stéphane Foenkinos
Directeur de casting
Il est le frère de l'écrivain David Foenkinos avec lequel il a écrit et réalisé trois films, dont le dernier, "Les Fantasmes", sortira en août prochain. Il s'agit dune comédie grinçante à sketches avec un casting opulent, de Karine Viard à Jean-Paul Rouve, de Carole Bouquet à Ramzy Bedia, de Denis Podalydès à Monica Bellucci.
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Professeur d'anglais de formation, Stéphane Foenkinos devient directeur de casting en 1997. Il a travaillé avec Godard, Chabrol, Téchiné, Valérie Lemercier, Anne Fontaine ou François Ozon, mais aussi, à l'étranger, avec Woody Allen, Peter Greenaway ou Terence Malick.
Etre directeur de casting, qu'est-ce que cela veut dire? "D'abord, on est l'éponge à fantasmes du réalisateur puisque, sur la base d'un scénario, on doit donner vie aux personnages qu'il a dans la tête. Ensuite, le directeur de casting est une force de proposition: quel acteur pour quel rôle?".
Stéphane Foenkinos doit beaucoup à Jacques Doillon qui l'a encouragé à écrire et avec lequel il a souvent travaillé. Son meilleur souvenir? "Raja", tourné au Maroc.
J'aime mélanger acteurs professionnels et non professionnels. Pour "Raja", il m'a fallu trouver l'héroïne du titre dans la rue.
Il n'existe aucune école pour devenir directeur de casting et Stéphane Foenkinos espère qu'il n'y en aura jamais. "C'est un travail tellement subjectif!".
Céline Monsarrat
Comédienne de doublage
Céline Monsarrat est dramaturge et comédienne de théâtre mais c'est au doublage qu'elle doit sa notoriété. Elle a prêté sa voix à Sharon Stone, Anne Hech ou Jodie Foster mais surtout à Julia Roberts, dont elle est la voix attitrée depuis "Pretty Woman".
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Attitrée officiellement? Contractuellement? "On n'est jamais propriétaire de l'acteur à l'image. Une major peut décider à tout moment de changer de comédien", précise Céline Monsarrat qui estime que la principale qualité de son métier est l'écoute.
C'est un travail relativement inventif tout en restant prisonnier d'un rythme qui n'est pas le sien. L'important est d'essayer de trahir le moins possible l'acteur à l'écran.
Le film dont elle est le plus fière reste "Erin Brockovich". "Parce que le sujet me passionnait et que Julia Roberts y est particulièrement bonne", dit la comédienne, également très présente dans le dessin d'animation. C'est elle qui double, notamment, Dory dans "Le Monde de Nemo" et Bulma dans "Dragon Ball".
Thierry Spicher
Producteur
Thierry Spicher est le patron de Box Production qui a produit, notamment, "Home" d'Ursula Meier. Il s'apprête à sortir "Last Dance" de Delphine Lehericey et "Les Indociles", une série adaptée d'une bande dessinée.
Le cliché sur son métier qui a la vie dure? "Le producteur qui couche avec ses actrices et qui gagne beaucoup d'argent!".
Son travail consiste à accompagner un film dans toutes les étapes de sa venue au monde, de l'idée de départ jusqu'à sa mise sur le marché et dans les salles. Et toujours en accord avec la réalisatrice ou le réalisateur qui détient le final cut. Il n'y a pas de cursus particulier, ni d'école, du moins en Suisse. Le job s'apprend sur le terrain.
Mon métier oscille entre l'agent d'assurance, le vendeur d'aspirateurs pour les esquimaux et le cinéphile.
On est loin de la vision héroïque d'"Autant en emporte le vent", où les producteurs visaient le chef d'oeuvre. "En vingt ans, le métier s'est beaucoup technicisé, toujours plus de compétences économiques, de gestion de crédits, d'impôts et de règlements de plus en plus complexes".
Patricia Colomba
Directrice de la post-production
Elle a post-produit plus de 50 films en 20 ans, de "Potiche" à "0SS 117" en passant par "Le syndrome du Titanic", le documentaire de Nicolas Hulot.
Patricia Colomba définit son métier comme celui d'un chef d'orchestre. "Il y a deux étapes importantes dans la fabrication d'un film: le tournage avec le directeur de production et la postproduction qui coordonne le travail de l'ensemble des techniciens, du réalisateur, des monteurs image et son jusqu'aux effets spéciaux et la musique".
Tout cela, évidemment, dans le respect d'un budget. "C'est un métier très vaste, qui comprend des aspects comptables et financiers mais aussi beaucoup de gestion d'équipes". Avec le numérique, le métier s'est considérablement accéléré et il n'est pas rare d'avoir plusieurs postproducteurs sur un même projet.
Le film dont elle est le plus fière? "Saint Laurent" de Bertrand Bonello, une course contre la montre, puisque la copie du film a été livrée la veille de la montée des marches à Cannes.
Thomas Hardmeier
Directeur de la photographie
Lauréat du prix Lumière et César de la meilleure photo pour "L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet" de Jean-Pierre Jeunet, le zurichois Thomas Hardmeier est directeur de la photographie. "On pense souvent que mon métier est artistique, certes il l'est, mais il est surtout très technique. Il y a un grand travail en amont et toujours beaucoup de solutions à trouver", précise-t-il.
En 2019, Thomas Hardmeier travaille sur la série "Into the Night", produite par Netflix, et qui se passe essentiellement à bord d’un avion. "Pour moi, travailler pour le grand écran ou pour une série ne change pas grand chose, je dois juste faire plus attention au cadre".
Pour Thomas Hardmeier, rien ne vaut le tandem réalisateur-chef opérateur, à l'image du duo Christopher Doyle/Wong Kar Wai: "ils ont trouvé un univers ensemble, une parfaite harmonie visuelle".