C’est dans un contexte post-11 septembre que Sam Raimi propose son film "Spider-Man". Les derniers longs-métrages de super-héros à succès, "Batman" de Tim Burton, "Superman IV" de Sidney J. Furie et "Dick Tracy" de Warren Beatty, datent de la fin des années 1980. Attristés par les attentats des tours jumelles et sur le point d'entrer en guerre contre Al-Qaïda, les Américains ont besoin de se changer les idées.
En 2002, année de sortie du film, le cinéma à grand spectacle remporte un franc succès avec des suites: "Le Seigneur des Anneaux, les Deux Tours"; "Stars Wars épisode II - L’Attaque des clones"; "Harry Potter et la chambres des secrets"; "Men In Black II", et "L’âge de glace", pour ne citer qu'eux. Au milieu de ces blockbusters, le film de Sam Raimi se démarque grâce à un style unique, plus contemporain et plus humain que les films de super-héros "traditionnels" sortis jusqu'alors.
Pour l’anecdote, une première bande-annonce de "Spider-Man" montrait le super-héros arrêtant des bandits en immobilisant leur hélicoptère dans une toile tendue entre les deux tours du World Trade Center. Compte tenu des événements, cette bande-annonce n’est jamais sortie.
Le concept fait mouche: les spectateurs se reconnaissent dans le personnage de Peter Parker, jeune héros un peu paumé qui se découvre des pouvoirs phénoménaux tandis qu’il affronte ses problèmes quotidiens. Contrairement à ses collègues super-sérieux Superman ou Batman, Spider-Man transpire la joie et l’humour, et profite de ses pouvoirs comme un adolescent.
Si le film de Sam Raimi plaît autant, c’est que le réalisateur, lui-même connaisseur de Spider-Man, fait le choix de respecter le plus possible la bande dessinée originale. Quant à l'esthétique du film, elle ose le mélange de BD, de teen movie et de film d’action. Ultra-rentable, il faudra attendre "Avengers: Endgame" en 2019 pour qu'un autre film de super-héros dépasse les recettes de "Spider-Man" dans nos contrées.