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Les huit méchants les plus méchants de la saga James Bond

> "Meilleur est le méchant, meilleur est le film", disait Hitchcock. James Bond n'a jamais manqué d'ennemis intelligents, mégalomanes, cyniques, cruels et souvent dotés d'un handicap physique. Le dernier en date, incarné par Rami Malek dans "Mourir peut attendre" (sortie jeudi 30 septembre) n'échappe pas à la règle.

> Les méchants aussi ont évolué au fil de la saga. Ils sont toujours une simplification des grands enjeux internationaux, de la guerre froide des années 1960 hantée par le spectre nucléaire à la menace terroriste contemporaine, en passant par le contrôle des ressources naturelles.

> Si les femmes n'ont jamais été les "cerveaux malades" de la saga, elles ont souvent porté main forte à leur patron. Mais dans le registre du mal, elles restent des seconds rôles même si Sophie Marceau, en héritière mégalo, ou Grace Jones, en tueuse iconique, s'en sortent bien.

> Au moment de la sortie de "Mourir peut attendre", voici la liste des huit méchants les plus mémorables, dont certains increvables comme Blofeld, l'homme qui en veut personnellement à James Bond.

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Lyutsifer Safin

Le dernier en date et le plus horrifique

C’est à Rami Malek que revient la tâche d’incarner l’adversaire de Daniel Craig dans le 25e volet des aventures de James Bond, "Mourir peut attendre" (sortie le 30 septembre). Son génie malfaisant se révèle surtout dans la dernière partie du film. Son âme tourmentée et son look s'apparente au film d'horreur.

Avant de devenir un puissant terroriste à la technologie de pointe et une figure majeure dans le monde criminel, Safin a vécu des évènements traumatisants dans sa jeunesse. Il ignore son véritable nom tout comme ses origines. Il ne sait pas discerner le Bien du Mal et pense agir comme un héros même si son objectif vise vraisemblablement à tuer des millions de personnes.

Il a une rancune personnelle envers Madeleine Swann (Léa Seydoux) avec laquelle il pense être en connexion intime.

Je suis prêt à tuer la personne que tu aimes le plus.

Safin à Madeleine Swann dans "Mourir peut attendre"

Safin porte un masque blanc pour cacher son visage à la peau vérolée, dont on ne sait pas si elle est de naissance ou consécutive à un grave accident.

Ernst Stavro Blofeld

L'Ennemi historique

Ian Fleming, le papa de James Bond, donne à ce génie du mal, jaloux et mégalomane, la même date de naissance que lui: le 28 mai 1908. C'est dire l'importance de ce personnage, à l'origine de la plupart des malheurs de James Bond, dont la mort de sa seule épouse.

Signe distinctif: il survit à chaque épisode et change de tête sans cesse.

Au cinéma, le numéro 1 du SPECTRE, organisation criminelle internationale, est un personnage récurrent dans six films: "On ne vit que deux fois", "Au service de sa majesté", "Les diamants sont éternels", "Rien que pour vos yeux", "Jamais plus jamais", "007 Spectre" et une apparition dans "Mourir peut attendre".

A chaque fois, il est incarné par un acteur différent: Donald Pleasance, Telly Savalas, alias Kojak, Charles Gray, John Hollis, Max von Sydow et Christoph Waltz. Mais il est cité ou apparaît en silhouette dans trois autres films de la saga.

On retiendra surtout la prestation de Donald Pleasance, avec sa grande cicatrice qui lui barre le côté droit du visage et sa voix suave tout en contraste.

Au revoir, M.Bond. J'espère que vous avez eu une agréable...peur.

Ernst Stavro Blofeld, l'ennemi juré de James Bond

Froid, sarcastique, vicieux, amateur d'art, nippophile, Blofeld - qui affectionne les vestes au col Mao - possède un bassin à piranhas où il jette les employés qui ne lui donnent pas satisfaction. Ses humeurs se reflètent à sa façon de caresser son chat blanc.

Dr Julius No dans "James Bond contre le Dr No"

Le plus raffiné

Savant fou de SPECTRE, né d'un père allemand et d'une mère chinoise, le Dr Julius No (Joseph Wiseman) est un méchant emblématique, parce que le premier de la franchise.

La radioactivité, son domaine d'expertise, lui a coûté ses deux mains, remplacées par des prothèses métalliques. Ces dernières le dotent d'une force extraordinaire mais le privent d'une certaine dextérité, ce qui causera sa perte.

C'est du Dom Pérignon 55, ce serait dommage de briser cette bouteille. Pour ma part je préfère le 53.

James Bond répondant au Dr No.

Gentleman, raffiné, cruel, impassible, amateur de Dom Pérignon millésimé, il élève un dragon et dirige sa mine de bauxite comme un camp de concentration. Aime mettre des mygales dans le lit de James Bond.

Son plan? Saboter des tests de missiles américains pour se venger de l'Occident.

Max Zorin dans "Dangereusement vôtre"

Le plus psychopathe

Industriel, ex-agent du KGB, né d'une expérimentation de fécondation nazie, Max Zorin (Christopher Walken) est un pur psychopathe, riche, polyglotte, anti-commnuniste viscéral. Il tue ses employés en riant, adore les chevaux et jongle avec les cocktails.

Quelle belle vue...pour tuer.

Max Zorin devant la baie de San Francisco.

Son plan diabolique: faire exploser une bombe qui détruira Silicon Valley et San Francisco afin de contrôler le marché mondial des puces électroniques.

Il a comme bras droit, assistante, pro d'arts martiaux et amante May Day (Grace Jones), une tueuse qui dispose d'une force surhumaine. Mais abandonnée par Zorin, May comprend que son maître ne l'aimait pas et se range du côté de 007 pour faire barrage au projet mégalo de son amant. La méchante connaît la rédemption en se sacrifiant pour permettre à James Bond de survivre.

Hugo Drax dans "Moonraker"

Le plus misanthrope

Ancien nazi, Hugo Drax est un milliardaire californien vivant dans un château importé de France. Ses usines fabriquent et vendent des navettes spatiales. Cultivé, raffiné tout autant que brutal et intransigeant, il a pour projet un génocide global depuis son satellite afin de faire naître une race de femmes et d'hommes parfaits.

Monsieur Bond! Vous revenez aussi inévitablement que la mauvaise saison!

Michael Lonsdale, alias Hugo Drax, dans "Moonraker".

Bilingue, comédien pouvant passer d'"India Song" de Marguerite Duras à James Bond, Michael Lonsdale donne à son personnage une suavité inquiétante. Un autre Français, spécialisé dans le cinéma d'auteur, a tenté - avec moins de succès - ce grand écart, Mathieu Amalric, sombre escroc déguisé en humaniste écologique dans ""Quantum of Solace".

Auric Goldfinger dans "Goldfinger"

Le plus rond et vénal

Gert Frobe dans le rôle d'Auric Goldfinger, trafiquant d'or. [© MGM - Eon - COLLECTION CHRISTOPHEL]
Gert Frobe dans le rôle d'Auric Goldfinger, trafiquant d'or. [© MGM - Eon - COLLECTION CHRISTOPHEL]

Auric Goldfinger, incarné par l'acteur allemand Gert Fröbe, est un méchant aux allures bavaroises, rond et roux, silhouette assez contraire aux physiques des méchants bondiens. Trafiquant de lingots et joaillier mégalo, il veut irradier l'or de la réserve de Fort Knox pour déstabiliser le marché et accroître ainsi la valeur de son propre stock.

Bond - Vous espériez que je parlerais? Goldfinger - Non, Monsieur Bond, j'espère que vous mourrez !

Dialogue entre Auric Goldfinger et James Bond

Sa méthode pour se débarrasser de ses ennemis? Les asphyxier en les recouvrant de peinture d'or.

Goldfinger est aidé dans ses sinistres forfaits par un autre méchant emblématique, Odd Job (Harold Sakata), tueur muet et sournois, qui rêve de décapiter 007 avec son chapeau dont les bords sont des lames de rasoir.

Le Chiffre dans "Casino Royale"

Le plus sadique

Banquier d'organisations terroristes, il porte une cicatrice à l'oeil gauche qui lui fait couler des larmes de sang. Le Chiffre, ainsi appelé parce qu'il a oublié son nom, est un génie des maths, un prodige des échecs et un grand amateur de poker. Il se confronte d'ailleurs à l'agent 007 lors d'une partie de cartes d'une rare tension.

C’est si simple de faire souffrir un homme au-delà de l’intolérable.

Le Chiffre, le grand méchant de "Casino royale"

Le Chiffre, qui ne croit qu'"aux taux de rentabilité appropriés", maîtrise aussi très bien l'art de la torture. Sa préférée? Frapper les testicules d'hommes ligotés sur une chaise sans fond. Il rêve de faire manger ses attributs à James Bond jusqu'à ce que mort s'ensuive. C'est l'acteur danois Mads Mikkelsen qui prête son visage émacié et inquiétant à ce personnage hautement sadique.

Le Requin

Le plus effrayant second rôle

Les cerveaux maléfiques ne seraient rien sans leurs exécutants.

Le bras armé qui a le plus marqué les esprits est le Requin, géant de 2m18 à la mâchoire en étau et à la force indestructible. Au service du mégalomane Karl Stromberg (Curd Jürgens), qui se prend pour Poséidon, puis à la solde de l'ex-nazi Hugo Drax, c'est un tueur à gages, plutôt simple d'esprit, capable d'arrêter un téléphérique d'une seule main.

A ses côtés, James Bond donne l'impression d'être minuscule et perd beaucoup en autorité. Taciturne, il n'a qu'une seule réplique:

A notre santé!

Le Requin trinquant avec sa dulcinée

Ce personnage tant apprécié des spectateurs dans "L'espion qui m'aimait" et dans "Moonraker" est incarné par Richard Kiel.

À la fin de "Moonraker", le Requin tombe amoureux d'une jeune Dolly et devient gentil pour elle.

Comme May Day, il finit par se ranger du côté de James Bond après avoir découvert que son patron était prêt à le sacrifier. Il est l'un des trois seuls adversaires de 007 (avec Blofeld et Mr. White) à apparaître dans plus d'un film.