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Le cinéma de Palestine à l'honneur sur Netflix

Une personne regarde la television grace a la plateforme Netflix dans un appartement le vendredi 20 mars 2020 a Lausanne. [Keystone - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
La plateforme de streaming Netflix met en ligne 32 films palestiniens / Le 12h30 / 1 min. / le 18 octobre 2021
La plateforme de streaming Netflix vient de mettre en ligne 32 films palestiniens sous le titre "Palestinian Stories" ("Histoires palestiniennes"). L'occasion de donner une visibilité mondiale à un cinéma riche et contrasté, malgré les nombreuses contraintes pour tourner en Palestine.

Les 32 films palestiniens proposés par Netflix sont signés de réalisateurs connus et moins connus. Leurs histoires parlent de l’occupation israélienne, de son impact psychologique, ou encore d’exil et d’instabilité politique.

"Faire du cinéma, ce n’est pas forcément facile, mais quand on est palestinien, c’est un vrai parcours du combattant", explique Leila Abbas, scénariste, productrice et réalisatrice indépendante palestinienne. "Dans la région, le public est plutôt attiré par des productions américaines, ou des films égyptiens très commerciaux, c’est déjà un problème. Nous avons aussi un très petit marché: ici, nous n’avons pas beaucoup de vrais cinémas, donc le marché local est minuscule, voire inexistant. Et puis, en tant que réalisateurs, les sujets politiques de nos films peuvent être attirants pour certains, mais ne le sont pas pour beaucoup d’autres. Et l’autre problème, c’est évidemment le manque d’argent."

La culture n'est pas une priorité

En Palestine, pas d’aide à la création pour les réalisateurs ni d’aide au cinéma. Pour quelle raison? Les gouvernements palestiniens ne font pas de la culture leur priorité, dénoncent de nombreux acteurs de la profession.

La situation politique n’aide pas non plus. Certains donateurs internationaux donnent seulement sous certaines conditions, et en raison de l’occupation israélienne, les autorisations de tournage sont compliquées à obtenir. Sans compter qu'il manque aussi du matériel et des compétences dans les métiers du cinéma sur place.

"Nous avons des histoires fortes, une narration singulière et beaucoup d’idées à faire passer. Ce dont on a besoin, en Palestine, c’est de construire une industrie du cinéma et ses infrastructures. On doit construire notre propre système" indique Hannah Atalah, fondateur et directeur artistique de FilmLab, une structure qui aide les jeunes réalisateurs à faire éclore leurs projets de films à Ramallah.

Avec cette nouvelle collection de films palestiniens, Netflix offre au moins une solution de diffusion massive, internationale, pour faire connaître ces films au grand public.

Sujet radio: Alice Froussard

Adaptation web: mh

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