"Lunaire", "flamboyante", "exigeante", "control freak", "excessive", "fantasque", "élégante", "grossière mais pas vulgaire", "folle et pas folle", "complexe sans être compliquée". Celles et ceux qui aiment Valérie Lemercier ont chacun leur définition de cette fille inclassable, à la fois actrice, réalisatrice, scénariste, comique, performeuse, dessinatrice et icône de la mode.
Petite fille pourtant, Valérie Lemercier n'aime pas se montrer. "Dans ma chambre, il y avait un grand placard, je m'y cachais tout le temps. Enfant, je ne pensais qu'à la mort et avais envie de disparaître", dit-elle dans "Valérie Lemercier, singulière", le documentaire de Nicolas Perge, à découvrir sur Play RTS. Son père, agriculteur et maire de Gonzeville, petit village normand, se souvient: "Elle avait un désir d'indépendance totale et était très difficile à cadrer. Parfois, elle nous faisait peur".
Valérie Lemercier n'a qu'un rêve, quitter la Normandie pour devenir actrice. Mais déjà, elle sait une chose: elle ne pourra pas compter sur son physique de jeune première pour faire carrière. L'école qu'elle déteste, et surtout le préau où les enfants peuvent se montrer très cruels, lui font savoir qu'elle n'est pas jolie. Ses atouts sont ailleurs: un formidable don d'observation et une capacité à faire rire.
Je suis née pour détendre l'atmosphère. Etre marrante serait mon métier!
Cette blessure de l'enfance, elle l'a met en scène dans "Aline", faux biopic de Céline Dion qui, comme elle issue d'une fratrie nombreuse (Valérie a trois soeurs et un nombre incalculable de cousins et cousines), n'était pas la plus canon des filles du quartier avant de devenir une star. D'ailleurs, adolescentes, les deux femmes se ressemblent passablement, à l'image de cette première apparition de Lemercier, en 1982, dans le jeu télévisé, l'Académie des 9.
Valérie Lemercier a travaillé à devenir belle et à prendre sa revanche sur celles et ceux qui se moquaient d'elle. Une revanche qu'elle raconte aussi dans "Palais Royal", une comédie inspirée de la vie de Lady Di et relecture très personnelle de la fable du vilain petit canard.